La révolution camarades, prolétaires de tous les pays unissez-vous, Karl Marx aurait aujourd’hui peut-être les mêmes mots que ceux qu’il utilisait il y a plus d’un siècle pour décrire notre société et ce qu’il en ferait pour la rendre plus juste. A la Mélenchon. Le capitalisme, son ennemi mortel, le communisme inspiré de son ouvrage Le Capital et son Manifeste, des textes qui ont été passés au crible et brandis comme des étendards par des générations de politiques, d’hommes et de femmes, voire d’élèves de Terminale en classe de philo.
Qui connaît vraiment Marx sorti des grandes lignes, des mots qui ont été scandés, galvaudés, oubliés, détestés après l’effondrement du bloc de l’Est ? En écrivant et en dessinant la biographie de Karl Marx, après celle de Freud, Corinne Maier et Anne Simon (Clara Pilpoile) rétablissent une réalité historique dans ces détails les plus intimes. Il y a la statue du commandeur qui a inspiré la révolution soviétique, un Guevara, un Mao et le quotidien d’un Marx qui a finalement rejeté une société dont il avait toutefois su apprendre à en tirer les avantages.
Cheval de Troie dans la citadelle capitaliste comme le dit son ami Engels, Marx a la force de ses convictions. Il était tombé au bon moment. Et en citoyen du monde Marx touche à tout, de la politique à l’économie. Et met ses enfants dans une école privée, s’embourgeoise et soutient l’internationale des travailleurs. Paradoxal Marx ? Oui et non. Un monument qui s’effrite.
Corinne Maier en trace un portrait très pertinent que l’on comprend, humanisé, un empêcheur de tourner en rond de génie qui a un sens inné du combat politique. Marx a changé le monde. Sa pensée quoiqu’on en pense sera dévoyée, arrangée, interprétée. L’échec du communisme n’est pas celui de Marx mais des hommes qui s’en sont servi à leur façon. Le socialisme devait venir après le capitalisme selon Marx. Le communisme est moribond hormis dans quelques pays qui ont fait un cocktail étonnant des deux.
Marx, une biographie dessinée, Dargaud, 14,99 €
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