Sacré Lucifer, il est pris de court quand débarque dans son enfer adoré le premier damné mais en avance car rien n’est vraiment prêt. En plus ce n’est pas un anonyme le chassé du paradis. Caïn, ça vous dit quelque chose ? Le premier damné certes mais pour avoir été le premier meurtrier de l’humanité en zigouillant son frère. On passe sur les origines, Dieu, Lucifer ex-chef des anges. Karibou au scénario et Lionel Richerand au dessin ont concocté un joli cocktail complètement décalé qui se lit avec le sourire aux lèvres. On le plaint Lucifer qui finit ne plus savoir où il habite. L’Enfer c’est les hôtes et ce n’était qu’un début. Hitler, Staline au portillon. Une suite ?
Il débarque tout joyeux Caïn, demande son chemin à un gros monstre cyclope qui fume un pétard. Bienvenue aux enfers où il y a quand même un démon rigolo qui lance des confettis. Une erreur divine ? Mais Satan, Lucifer est surpris. Mais qui c’est celui-là ? Pas ouvert l’enfer mais on va faire avec puisque Dieu le veut. Registre, pedigree, nom, on se paume entre sa mère, son frère et au commencement vint le verbe, Adam, Eve, Dieu. Quelle famille et Caïn aura donc une bonne damnation. Sauf que Lucifer il n’a pas vraiment d’idée sur la question. Il débute dans la torture des damnés et Caïn il est malin. Il fait quelques conneries au passage, rigole et se moque de son tortionnaire. Rando, champignons, un régal d’être damné à qui on va quand même présenter le programme. Pas de tam-tam sur les fesses.
Il craque pépère, essaye d’être un gros méchant mais comment punir ceux qui ont désobéi à Dieu alors qu’il a fait pareil, viré du paradis ? Un bon psy ? Caïn est un tordu et Lucifer a peur du vide. Une déclinaison irrésistible avec Saint-Michel, la mort, la pomme et le serpent, Lilith, y’a de la joie aux enfers que diable. Du rouge et du noir, un trait sympathique, une belle touche à la Ubu, ils pourraient devenir copains les deux zozos. Une belle idée de scénario bien habillée.
L’Enfer c’est les hôtes, Delcourt Pataquès, 13,50 €
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