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Frida, dans l’intimité d’une légende nommée Kahlo

Ce n’est pas le premier album consacré à l’une des plus atypiques et singulières artistes du XXe siècle. Elle avait à la fois un talent immense et un caractère d’une force rare. La vie de Frida Kahlo est un combat permanent et une leçon d’indépendance. Cette Mexicaine hors normes a su donner à son art une place très particulière parmi ses confrères, se former seule et se défendra d’être surréaliste. Frida Kahlo ne doit rien à personne. Elle peint sa réalité. On est subjugué par son coup de pinceau, par cette femme au regard de feu, sombre et pétillant. Vanna Vinci a mis en images un journal au quotidien de la vie de Frida. C’est elle qui parle en dialoguant avec une vieille compagne de route, la mort.

Son père était allemand, sa mère mexicaine. Elle est née au début du siècle au moment où la révolution éclate dans son pays. C’est un vrai garçon manqué et à six ans, première épreuve, elle a la polio. Frida est joyeuse mais aussi ombrageuse. Son père va la guider sur les traces de l’art, alors qu’elle pense devenir médecin. Une rebelle, Frida avec ses sourcils qui n’en font qu’un et sa rencontre avec Diego Rivera, l’homme de son destin, peintre dont elle va pénétrer l’intimité avant de devenir sa maîtresse. Frida est une grande amoureuse, bisexuelle. En 1925, c’est le tournant de sa vie. Elle est victime d’un accident. Un tram percute sa voiture. Frida n’est qu’une plaie encore vivante. Elle s’en tire avec des lésions irréparables. Dans son lit elle commence à peindre entre autres ses fameux auto-portraits.

Elle aura une liaison avec Trotski réfugié au Mexique, sera encensée par Breton qu’elle n’aime pas, vivra à Los Angeles dont l’ambiance l’insupporte. Elle se marie avec Diego, avorte, défraye la chronique par sa liberté de ton. Elle peindra plus d’une centaine de tableaux, d’elle surtout et très imprégnés de culture mexicaine. Il y a dans l’œuvre de Kahlo un passion pour la vie mais du recul aussi. Sa souffrance sera physique, morale, sentimentale. Elle se battra jusqu’au bout. Elle meurt à 47 ans. Le journal intime illustré de Vanna Vinci (on lui doit La Casati) a le ton Kahlo. On imagine parfaitement la voix de Frida en lisant le texte illustré par un dessin qui lui ressemble. Un ouvrage singulier pour un être qu’il l’est tout autant, une artiste sincère, une femme séduisante, envoûtante par laquelle on ne peut être qu’ébloui.

Frida, Petit journal intime illustré, Éditions du Chêne, 24,90 €

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