A ne pas manquer, le tome 2 de K.O. à Tel Aviv signé par Asaf Hanuka. On avait adoré le premier opus. Le second est encore plus prenant, ouvert sur la réalité de la vie israélienne prise parfois à ses propres contradictions, politiques, religieuses. Un grand format qui flirte avec actualité, surréalisme, décalage et humour.
Des planches gags, oui et non. La vision du travail d’Hanuka serait trop franco-belge. Illustrateur et dessinateur, il brosse des situations, met en scène des réflexions. Il est d’origine juive irakienne, séfarade, mariée à une Polonaise, blonde et ashkénaze. Une déduction. Avec en prime un nom qui est celui de la fête des lumières. En Français il s’appellerait Asaf Noël. Avec son fils il regarde le ciel quand on annonce un risque de missiles ennemis ou une bombe atomique. Allez savoir. Il a peur des guêpes et est relié à son ordinateur, sous perfusion. Il part en vacances comme beaucoup d’Israéliens sur le pourtour méditerranéen. Lui c’est la Grèce ou Rhodes. Il manifeste et mène une vie familiale normale. Il a visité l’exposition Crumb à Paris et est allé à Angoulême. Il est un peu parano comme beaucoup d’Israéliens et s’imagine que le pays va être envahi toutes les cinq minutes. C’est un thème qui revient souvent chez Hanuka. Il aime sa femme, son fils et son dernier bébé. Il a voulu porter la barbe et sa femme le prenait pour un terroriste. Pas fauché Asaf.
Une belle balade intelligente avec des repères très personnels à laquelle on est conviée par Asaf Hanuka. Ses interrogations, ses joie et ses doutes sont touchants, intéressants, pertinents. Il vaut mieux avoir quelques repères historiques (voire familiaux) pour savourer son humour, ses flashs qui mêle vie au jour le jour et rêve. Asaf Hanuka est le chroniqueur d’un monde difficile qu’il défend à juste titre et perçoit avec un regard qui a du recul.
K.O. à Tel Aviv, Tome 2, Steinkis Groupe, 16,95 €
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