C’est avec un peu de retard, mais ligneclaire avait publié l’interview d’André Juillard et de Yann, qu’on va parler de leur album Double 7 paru chez Dargaud. Une incursion des deux complices de Mezek dans la guerre d’Espagne côté Républicains et des brigades internationales. Une histoire de guerre et d’amour aussi entre une jeune combattante anti-franquiste et un pilote soviétique envoyé par Staline pour aider les Républicains. Sans oublier la part aéronautique qui replace dans son contexte la volonté des régimes fascistes d’aider Franco en lui fournissant des escadrilles entières d’avions ultra-modernes face aux vieux « coucous » des loyalistes. Une superbe aventure de feu et de sang sous le crayon magique de Juillard.
1936 à Madrid, la Légion Condor allemande bombarde la ville. Les journalistes étrangers dont Hemingway assistent à l’arrivée dans le ciel des avions républicains surnommés « Las Moscas », des chasseurs soviétiques Polikarpov. Les combats font rage dans Madrid et Lulia, combattante républicaine, détruit un nid de mitrailleuse franquiste. Dans les airs, des Polikarpov sont abattus mais réussissent à détruire plusieurs Junker ennemis. Ce sont les avions de l’escadrille au domino double 6 qui, grâce à des impacts sur l’insigne va devenir la Double 7. A Carthagène des commissaires politiques soviétiques ont reçu l’ordre de détruire les partis révolutionnaires républicains au profit du parti communiste. Mais ils sont inquiets quant à leur propre sort si ils rentrent à Moscou. A la Double 7, il y a des Russes mais aussi un Français et un Américain, des mercenaires payés pour les avions qu’il abattent mais qui maintenant sont des volontaires. Un incident oppose Roman Kapulov, as de l’escadrille, à son commissaire politique qui le menace. Dans un bar les pilotes s’opposent à des miliciens républicains qui terrorisent des femmes. Arrive Lulia et ses amies. C’est le coup de foudre entre elle et Roman.
Une belle histoire, bien ficelée, bourrée de détails, parfaitement documentée sur cette guerre d’Espagne dont les réfugiés arriveront en France en 1939 et ne seront pas traités à la hauteur de leurs espoirs par une France méprisante. On retrouve une pasionaria, des scènes de combats aériens maîtrisées par Juillard et toute la fougue des deux auteurs, que ce soit dans le scénario ou le dessin. Un album dans la lignée des meilleurs titres grand public avec un Juillard enthousiasmant.
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