Martin Luther et Lénine (hasard des programmations ?) sont les deux personnages célèbres dont le parcours vient enrichir la collection Ils ont fait l’Histoire chez Glénat/Fayard. Même si au premier abord tout les sépare, il n’en reste pas moins qu’ils ont au moins un trait en commun, une intransigeance jusqu’au-boutiste, religieuse pour Luther et politique pour Lénine avec, en prime, une foi chevillée au corps qui les mènera au bout de combats violents et gagnés. Deux destins d’exception qui vont changer le monde.
Avec Martin Luther on redécouvre au XVIe siècle en Allemagne un jeune homme que tout destine à succéder à son père fort riche. Juriste très consciencieux et pas vraiment marrant, ce sera pris dans un terrible orage qu’il va promettre à Dieu de rentrer dans les ordres si il s’en sort. Comme quoi parfois… Devenu moine il part à Rome et découvre que le catholicisme a dérapé. Les indulgences papales se monnaient. On achète le paradis et les cardinaux, évêques mènent grand train sur le dos de leur ouailles. Pas vraiment content, Luther écrit ses thèses qui prônent un retour à Dieu loin du luxe, dans la prière et la dénuement. L’imprimerie naissante lui permet de diffuser son message et il devient la bête noire des catholiques. Il va s’en tirer de justesse, excommunié. La Réforme est lancée, la Chrétienté en sera à jamais transformée. Un ouvrage très bien fait, précis, clair écrit par Olivier Jouvray et Matthieu Arnold spécialiste de Luther. Le dessin se tient bien, sans emphase avec Filippo Cenni.
Luther, Glénat/Fayard, 14,50 €
Pour Lénine on est dans un domaine où le mot politique prend tout son sens. Lui aussi est de famille aisée mais a des idées qui dans la Russie tsariste de la fin du XIXe siècle dérangent. Fin de la société privée et la révolution au bout de la course. Mais avant Lénine a droit au purgatoire en Sibérie. Journaux clandestins, livres, Lénine se pose en défenseur du monde ouvrier, rencontre Trotski et va aussi tout faire pour garder le pouvoir au sein des Bolcheviks. 1905, premières révoltes, exil à Paris, Lénine sait que la guerre va éclater. La Russie face à l’Allemagne mais l’armée se révolte en 1917. Lénine revient et c’est le début de la Révolution d’octobre où déjà les tendances s’opposent. Staline fait son apparition. Lénine tient les rennes avec fermeté mais pragmatisme. Il mourra en 1924. Le communisme a encore de mauvais jours devant lui. Un nom très connu, mythique mais dont peu connaissent la vie et les ambitions politiques exacerbées. Ozanam qui a adapté de belle manière Le Journal d’Anne Frank signe le récit et Denis Rodier le dessin. Pour le fond historique c’est Marie-Pierre Rey universitaire qui a écrit le dossier en fin d’album.
Lénine, Glénat/Fayard, 14,50 €