Une œuvre forte, humaine, qui émeut, parle, submerge et séduit, Journal d’un corps de Daniel Pennac est ce tout. Le talent de Pennac fait corps, facile bien sûr, avec ses mots, ses phrases, fait sourire ou pleurer. Le Journal d’un corps est illustré par Manu Larcenet. Ils devaient se rencontrer Pennac et Larcenet. Une évidence, un constat et un face à face brillant, un corps à corps généreux, de noir et de gris vêtu, scandé par les pages des carnets signés par Pennac sur ce corps qui vit, résiste, étonne, souffre et meurt. Le sien, le notre. Mais ce n’est pas le plus important.
Pennac raconte une histoire, celle d’un homme, de sa naissance à sa mort (lointaine c’est rassurant). Larcenet se laisse séduire, réagit, pleure, rit. Larcenet refuse, s’indigne mais dessine. Avec âme et passion comme Pennac écrit. Si bien. On aime ou pas le livre de Pennac. Indifférent ? Impossible car Pennac est tendre, aimant et naturel, honnête et franc. Le bonheur de lire un texte de Pennac. De Malaussène à la Débauche Pennac est élégant, comme le héros du journal. Larcenet est un tendre, un inquiet.
Un croisement subtil Pennac et Larcenet qui a donné un tout, ce récit intégral illustré de 384 pages dont on tourne les pages comme celles d’un conte. Il était une fois un corps, un homme, deux hommes Pennac et Larcenet. Leurs émotions se partagent en toute liberté .
Journal d’un corps, Futuropolis Gallimard, 35 €
Articles similaires