Sfar au jour le jour, ses coups de gueules, ses envies, ses chagrins, ses femmes (ses dessins de femmes), ses vampires, ses interrogations, c’est son Journal de merde qu’il nous propose. Un énorme pavé intime de 400 pages intelligentes (et oui) bourrées de trucs avec des chats aussi, de l’humour, de la tendresse, de l’émotion.
Et puis Joann Sfar il dit qu’il faut aimer les journalistes. Il a raison mais qu’ils commencent à fatiguer avec leur vocabulaire imposé, dans le style clivant. Il aurait pu ajouter faire le buzz, haïssable. Là aussi il n’a pas tort Sfar. Une autre anecdote sous forme de strip, les couvertures de romans que Sfar a acceptées de faire. Gallimard lui en avait demandé et il a planté l’éditeur. Rigolo et honnête. Il digresse de page en page Joann Sfar. Dessine, illustre. Avec franchise. Ses aquarelles sont un bonheur, ses femmes aussi. Ensuite il écrit Joann Sfar et il faut le lire. Car il a du talent. Un peu condensé par contre la mise en page et la force des caractères. Enfin surtout difficile pour les personnes âgées.
Il parle de tout Joann Sfar, et souvent bien. Il avait tenu son journal quotidien sur Télérama.fr en 2012. En dessinant, en écrivant. Ce qu’il faut faire c’est offrir ou se faire offrir son Journal pour Noël en lire deux pages tous les jours, le soir, en 2014. C’est bon pour le moral et le cerveau, les neurones. Promis.
Journal de merde, Gallimard, 30 €
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