Il y avait Battler Britton, Rapaces et autres fascicules bon marché qui, dans les années soixante, faisaient concurrence à Buck Danny dans Spirou. C’est cet esprit, en plus documenté historiquement, que l’on retrouve avec la publication par les éditions Délirium de Johnny Red. Le dessin aéronautique de la série en noir et blanc, dans le même format que Charley’s war, va en faire rêver plus d’un.
Johnny Red est sorti de l’imagination de Tom Tully, scénariste, et Joe Colquhoun au dessin au début des années soixante-dix. Comme dans Charley’s war c’est la guerre, la vraie. Johnny Red est un pilote manqué. D’un bateau qui vogue vers l’URSS il décolle avec un chasseur Hurricane catapulté pour affronter les avions allemands en train de couler les navires. Début d’une épopée qui l’amène sur l’aérodrome d’une escadrille russe sacrifié, l’escadron des faucons.
On passe sur la vraisemblance de cette escapade à la Normandie Niemen d’un pilote solitaire. Les Faucons retrouvent du poil de la bête grâce aux moyens peu orthodoxes de Johnny sur son Hurricane. Comme dans Charley’s war la galerie de portraits est saisissante avec remise en question du système soviétique, chasse sans pitié aux envahisseurs nazis et commissaire politique borné. Le dessin fait la part belle aux combats aériens avec toute une palette d’avions oubliés, du Polikarpov aux Sturmoviks. Johnny rencontrera aussi les Sorcières la nuit, femmes pilotes russes et manquera d’être fusillé. Des histoires courtes avec chaque fois un résumé de la précédente, le front russe est pour la première fois en BD aéronautique le cadre de l’action. C’est remarquable, toujours authentique et bourré d’action non aseptisée pour classique.
Johnny Red, Tome 1, L’envol du faucon, Delirium, 22 €
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