C’est un retour aux sources, celles de la maison Dior, temple de la mode, qui doit à Christian Dior sa renommée, son ancrage dans la mémoire collective. Jeune fille en Dior (Dargaud) est une promenade intuitive et instructive, romanesque et sensuelle qu’Annie Goetzinger signe avec délicatesse et brio.
Christian Dior avait choisi la mode comme passion. La mode le lui a bien rendue. Avec cette jeune journaliste stagiaire, Clara, qui fait ses premières armes on pénètre dans le temple de l’avenue Montaigne. Christian Dior a ses quatre chéries, ses femmes qui, muse ou chargée de presse, couturière ou secrétaire, sont indissociables de son succès. Clara est jeune, a les cheveux longs comme Gréco et découvre un milieu dont elle rêve sans le connaître. Dior va aimer ses articles. Le New Look est né. Clara veut faire un reportage avec des modèles de Dior, les mannequins sont agressés. Sa carrière de journaliste tombe à l’eau. Dior la sauve.Clara Cendrillon devient égérie. Elle ressemble à Audrey Hepburn. Clara défile. C’est un beau roman. Il lui manque le prince charmant. Elle le trouve et devient cliente de Dior à qui elle reste fidèle à jamais.
Annie Goetzinger raconte Dior, Christian. Elle a mené un vrai travail de détective comme son Édith, sa « privée » dont elle signe les aventures avec Pierre Christin. On apprend, on découvre, redécouvre les coulisses de Dior, flamboyante aventure de l’après-guerre où Paris retrouve sa place de capitale de la mode. Créations des robes, dessins, petites mains, Annie a aimé son enquête. Elle y ajoute Clara, Bogart, Bacall. Epoque bénie de l’insouciance retrouvée et des contes de fées. Et puis il y a le dessin d’Annie, d’une telle finesse, d’un ton chaleureux et enjoué. Enfin à lire absolument la préface d’Anne Gavalda, pour plaisir des mots qui ont un sens et de l’âme.
Jeune Fille en Dior, Dargaud, 24,95 €
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