Rubén Pellejero expose ses planches du dernier Corto Maltese, Le Jour de Tarowean, à la Galerie du 9e Art à Paris du jeudi 5 mars au samedi 21 mars 2020. Le vernissage de l’exposition a lieu le mercredi 4 mars à 18h.
Quand on avait rencontré Rubén Pellejero à Sète, à BD Plage, il avait légèrement soulevé le voile sur les nouvelles aventures que lui et Juan Díaz Canales avait prévu de faire vivre à Corto Maltese. Le Jour de Tarowean serait une sorte d’introduction argumentée précédant les débuts de Corto dans La Ballade de la Mer Salée. Un défi ambitieux car il fallait que toutes les connections puissent ensuite se faire, qu’on ne soit pas finalement dépaysé par ces débuts dans les Îles perdues du Pacifique où règne un moine manipulateur et où se met en place des politiques coloniales juste avant la guerre de 14. Corto serait-il plus juvénile, déjà construit psychologiquement, Raspoutine égal à lui-même ? Et, surtout, dans quel guêpier à tiroirs Corto allait bien pouvoir se fourrer ? Là, les réponses sont dans cet album qui tient parfaitement le cap de l’une des plus construites et efficaces reprises de ces dernières années.
En 2015, vingt ans après la mort de Hugo Pratt, Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales ont fait revivre Corto Maltese avec Sous le Soleil de Minuit qui sera suivi, en 2017, par Equatoria. Le duo revient avec un troisième tome fin 2019 avec Le Jour de Tarowean paru, lui aussi, aux Éditions Casterman. Dans ce nouvel opus, Pellejero réussit l’exercice délicat de s’approprier l’âme graphique de la mythique série tout en y ajoutant sa touche personnelle. Alternant entre faits historiques et légendes romantiques, Canales livre un préquel de qualité avec les ingrédients qui ont fait le succès de la série : présence charismatique de Corto, antihéros cynique et libre, personnages secondaires complexes et séduisants, le tout dans l’univers onirique et poétique cher à Pratt. Il en résulte des planches originales en noir et blanc à l’encre de Chine d’une grande élégance.
Toute première aventure du héros de Pratt, La Ballade de la Mer Salée débute avec un Corto Maltese en fâcheuse posture : le marin y est ligoté, les bras en croix, sur un radeau dérivant au large de l’île d’Escondida. Le Jour de Tarowean s’achève précisément là où commence le récit de La Ballade de la Mer Salée, dans les eaux chaudes de l’Océan Pacifique, et lève le voile sur les mystérieuses circonstances qui entourent cette mésaventure.
La Galerie du 9e Art (Paris) et la Galerie Champaka (Bruxelles) ont le privilège de proposer à la vente, en exclusivité l’ensemble des planches du Jour de Tarowean. Toutes sont accessibles à l’achat mais dès que vingt d’entre-elles auront trouvé acquéreur, la possibilité de s’offrir une de ces planches prendra fin. Les visiteurs pourront cependant admirer les planches jusqu’à la fin de l’exposition qui sera complétée par une dizaine d’illustrations inédites, également en vente.
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