Ils sont vraiment à l’Ouest les apôtres et leur patron, enfin son corps, se balade dans la nature. Un Jour sans Jésus en est à son tome 3 toujours aussi nerveux et iconoclaste. Où a-t-on fourré le corps du Messie ? Tout le monde se le demande à Jérusalem mais pas pour les mêmes raisons. Nicolas Juncker s’est lancé dans une aventure diaboliquement décalée et drôle avec des dialogues aux termes très actuels. D’où un humour qui fait mouche sur un dessin endiablé de Chico Pacheco. D’ailleurs, en parlant de diable tout ceci pourrait bien être commandité par Lucifer.
Judas (Judas le Galiléen, pas l’Iscariote et ses trente deniers) en prend plein les yeux. Il avait pas qu’à jouer au boucher. On chasse l’apôtre et le cadavre, toute opinion confondue. Romains, Zélotes, Hérode prêt à tout pour sa danseuse du ventre, Barrabas reconverti. Le corps du Christ vaut son pesant de cacahouètes. Et on écrit déjà sa biographie. On appellerait ça évangile ou nouveau testament. Pas très porteur comme titre. Pilate fait une colère car il sent que la situation lui échappe. Ses légionnaires jouent de la trompe dans le palais histoire que l’affaire de Jericho ne se reproduise pas. Prise d’otages, un mercenaire à l’œil rouge Paul le Persecutor, les têtes des deux suppliciés avec Jésus qui apparaissent, un Messie usurpateur, la coupe est pleine.
Nicolas Juncker est le digne héritier de Mel Brooks, des Monty Pythons et de Kaamelott. Un grand délire libre de toute contrainte qui va vite et garde le bon rythme. Attention il y a des surprises et de taille. On n’en est qu’au tome 3. Jésus a encore de belles heures devant lui avant, vraisemblablement mais allez savoir, revenir à la vie en un seul morceau. On va suivre de près les trois prochains albums.
Un Jour sans Jésus, T3, Vents d’Ouest, 11,50 €
Articles similaires