Un polar dans la plus pure des traditions, Matz (Le Tueur, Le Dahlia Noir) signe l’adaptation d’un scénario original de Walter Hill, Balles perdues. Du noir pur et dur qui se passe pendant la Prohibition, le parcours d’un tueur froid comme un serpent à sonnettes mais qui, pourtant, a encore en lui une vague trace d’humanité. Jef dessine avec force et réalisme cette balade sanglante dont le héros a une vague ressemblance avec Alain Delon dans ses jeunes années.
Roy Nash sort de prison en 1931. Plus d’alcool au moins légalement. La Prohibition bat son plein et fait la fortune de la pègre. Nash a été libéré par une faveur spéciale en prenant la place d’un mort. Il doit payer la facture, retrouver des braqueurs peu délicats qui ont filé avec leur butin sans partager. Nash n’est pas un tendre et on lui a promis qu’il pourrait garder une belle part du magot. Un peu flic dans ses méthodes d’investigation, Nash, il a en plus la gâchette de sa Thomson qui est très souple. Un cadavre de plus ou de moins ne l’effraie pas. Il remonte la piste, et, un par un, avec l’aide d’un flic privé ripoux, coince les malfaisants. Sauf que dans la vie, on ne gagne pas souvent sur tous les tableaux.
Chaude ambiance, avec décors et personnages qui ont de Bogart à James Cagney, Matz adore et excelle dans ces polars bien tordus avec femmes fatales et mecs qui ne sourient jamais. Du violent, du brut, du minéral que Walter Hill a concocté avec talent, comme ses films. Idem pour le dessin. Ce n’était pas simple de faire passer correctement le message, accrocher le lecteur et l’obliger à plonger avec Nash jusqu’au bout de la nuit. Un vrai bonheur.
Balles perdues, Rue de Sèvres, 18 €
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