On n’en a pas vraiment conscience mais Jean-Louis Pesch qui avait repris Sylvain et Sylvette en 1957 a été pour des générations celui qui leur a mis le pied à l’étrier de la BD. On nous offrait souvent pour un anniversaire, Noël, un fascicule des deux petits héros et des leurs ennemis, malandrins animaliers. Sylvain et Sylvette ont continué à être le lien vers des Franquin, Morris ou Uderzo. Le décès de Jean-Louis Pesch à l’âge de 94 ans, ce mercredi 17 mai est triste bien sûr mais aussi la fin d’une époque. Scénariste et dessinateur prolifique, il est reconnu comme l’un des meilleurs dessinateurs animaliers et a remporté de nombreux prix. Il vécut à la campagne, entouré d’animaux, et milita dans diverses associations pour la protection de la nature et des animaux.
Ce sont les éditions Dargaud qui ont diffusé l’information et voici des extraits du CV de Presse de Pesch publié sur leur site. Jean-Louis Pesch de son véritable nom Jean-Louis Poisson, naît à Paris le 29 juin 1928. De parents dessinateurs, il a la chance de découvrir, dès 4 ans, les dessins d’Alain Saint-Ogan, de Benjamin Rabier, de Samivel, de Calvo et même de Cuvillier. De plus, on lui achète, dès 1934, Le Journal de Mickey et les albums, puis ensuite chaque semaine Junior, Aventures, Robinson et Hop-là !. Son rêve est de devenir dessinateur de bandes dessinées. À 14 ans, il réussit le concours d’entrée à l’école des Arts Appliqués à Paris. En 1948, il travaille dans un studio de dessin animé. En 1950, il entre dans la BD côté jardin. Ayant appris que Popeye avait fait doubler la vente des épinards en conserve, il fonde un studio de publicité où il crée bon nombre de personnages qu’il anime en BD sur buvard, calendriers, house-organes, stands, etc. Il entre dans la presse enfantine en 1954 au journal Capucine et travaille dans plusieurs journaux (Mireille, L’Intrépide, Bernadette, Cœurs Vaillants, Âmes Vaillantes, Fripounet et Marisette, Le Pèlerin, Le Journal de Tintin).
Ses principaux héros sont, entre autres, Nouni, Pinpin, Yoyo, Couinou, Couic, Pik-Pik le hérisson, Perlipopette et Sacripan, d’après une émission d’A2, et beaucoup d’histoires d’animaux en collaboration avec Henriette Robitaillie, avec qui il crée en 1964 une première version de Bec-en-ferdans Le Pèlerin. Comme il dessine Pinpinville, une histoire inspirée du Roman de Renart, on pense à lui, en 1956 au décès de M. Cuvillier, qui avait créé Sylvain et Sylvette en 1941, pour terminer deux albums. Chacun pense que la série va disparaître avec son créateur, mais Jean-Louis Pesch a l’idée de faire voyager Sylvain et Sylvette à travers le monde en ballon sphérique. En 1980, Jean-Louis Pesch a repris seul la série Bec-en-Fer dans laquelle il place tout ce qu’il estime ne pas pouvoir dire à son public de Sylvain et Sylvette. En 1981, il reprend Les Pieds Nickelés à la suite de Pellos, et en 2005, il réalise un album sur La Bête du Gévaudan aux Éditions de Borée. Depuis 1957 il a dessiné plus de 4800 pages avec Sylvain et Sylvette et plus de 20 millions d’albums ont été vendus. 2022 marquera la fin de cette série historique avec un 67e et dernier album. Pour Sylvain et Sylvette, la boucle était bouclée.
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