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La Soucoupe et le prisonnier, maldonne

Une aventure au sens propre du terme extraordinaire, celle de Jean-Claude Ladrat que les soucoupes obsèdent. Comme moyen de transport. Entre autres. Il sera la vedette d’une émission TV et un héros perdu qui finira en prison. Mais pourquoi, comment ? Pour le savoir Jean-Claude Chapuzet (L’Affaire Zola) a retrouvé bien plus tard Ladrat, l’a fait parler, s’exprimer sous le dessin de Boris Golzio. Dire qu’on est abasourdi mais ému, touché et désemparé par l’homme, son destin, enthousiasmé par le bouquin, est peu dire. On ne connaissait pas, soyons franc, Ladrat. La Soucoupe et le prisonnier est une belle découverte qui pose cependant question sur le fond. (Lire l’excellent reportage paru dans La Charente Libre).

En 1983 dans sa soucoupe qui flotte, Ladrat veut rejoindre le Triangle des Bermudes. Évidemment il se plante car il n’a pas prévu le minimum vital et sa soucoupe joue à la toupie. 2018, on reprend son cursus et les témoignages s’accumulent. Son beau-père, sa mère, sa première soucoupe testée dans la Charente, sa trajectoire se précise. Il sera le héros d’un épisode de Strip-tease, devient une sorte d’icône de la pop-culture. Ladrat est né en 1945, il habitera chez son oncle, puis ce sera l’orphelinat. Il commence à avoir des problèmes psychologiques. Il s’embarque comme marin et ramène un perroquet à sa mère, Nini. Il entend des voix en pleine mer qui lui demandent si il veut faite une soucoupe.

Et c’est parti. La suite c’est à la fois de la poésie, une dose de surréalisme, de passion et de mysticisme. Un engin céleste expérimental pour bousculer les tabous. Il est jobard total et plane complet. Sauf qu’il y croit et que la Presse s’en empare. En fait Ladrat est un enfant de l’Atlantide. Bon, c’est vrai tout ça c’est sympa, assez patraque mais sensible. Mais avec une part très noire qu’il va payer. Alors au total, on se demande si il fallait vraiment au départ servir la soupe à Ladrat, en faire une sorte de vedette alors qu’il aurait fallu surtout le soigner. C’est assez triste aussi.

La Soucoupe et le prisonnier, Glénat, 19,50 €

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