C’est une affaire comme il y en a peu et qui a donné lieu à des hypothèses les plus farfelues, réalistes, étonnantes, extra-terrestres en prime. Le Mystère du col de Dyatlov en ex-URSS en 1959, c’est la mort de neuf randonneurs dans des conditions violentes, extrêmes, dans la neige et le froid. Dyatlov est le chef de ce groupe, le col portera ensuite son nom. Cédric Mayen au scénario et Jandro González au dessin ont reconstitué ce dame tout en y apportant une part romancée. Mais plus de 60 ans après, les Russes ont repris l’enquête de cette troublante et méconnue histoire aux ingrédients parfais pour en faire un cas d’espèce à la limite du fantastique. Une avalanche rien que ça, on ferme on dit les Russes.

1959 février à Sverdlovsk en URSS le KGB pense avoir une piste au sujet des neufs alpinistes chevronnés disparus il y a un mois. L’affaire est confiée à Lev Ivanov. Des photos des tentes données par un suspect Iouri le seul rescapé des dix partis dans l’Oural. Ivanov a ordre de partir sur place et est convoqué par le procureur général. Pas de vagues mais il doit trouver les corps en priorité. Commence le récit en janvier au camp de travail du 41e district d’où sont les jeunes alpinistes et leur médecin Iouri qui a une sciatique. Ils sont prêts pour une ascension difficile dont le chef est Igor. Pour son enquête Ivanov part en hélicoptère mais la tempête fait rage. Il faut continuer en ski là où on été retrouvées les tentes. Commence les repérages, la liste des objets retrouvés, des bottes, tout le matériel. Qu’est ce qui a pu pousser les neuf jeunes gens à fuir, déchirer la toile de la tente au couteau ? Ivanov essaye de reconstituer mentalement la scène quand deux corps sont retrouvés dans la futaie.

Le récit de l’expédition, des difficultés rencontrées est à lui seul une aventure. Les caractères se dévoilent. Le mystère s’épaissit au fur et à mesure qu’on ausculte les corps dispersés, aux curieuses blessures et dévêtus, agressés, irradiés. Et la tribu locale ? Cela fait beaucoup pour un accident ou un concours de circonstances dramatiques. On se partage entre passé plus ou moins reconstitué et le présent où on constate, on enquête mais a-t-on intérêt que Ivanov trouve des réponses logiques ? Une force spontanée à laquelle ils n’étaient pas à même de résister, conclusion de Ivanov. Bien ficelé, vrai sur le fond. Très bon dessin qui reconstitue l’époque avec aplats et peu de couleurs pastels. Un dossier boucle l’album avec des interviews de spécialistes qui émettent leur hypothèses. Un album passionnant.

Le Mystère du col Dyatlov, Le Lombard, 19,95 €