Jacques Tardi, célèbre auteur de BD, a refusé d’être élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur. Et provoqué ainsi de très nombreuses réactions le plus souvent favorables à son non ferme et définitif.
Celui qui l’a demandée pour lui a fait une grosse boulette. Un inconscient qui ne connaît pas Jacques Tardi, ses idées, son indépendance d’esprit.
La Légion d’Honneur n’est pas un cadeau de fin d’année. Pas pour l’homme libre qu’est Jacques Tardi qui s’en est expliqué hier soir avec beaucoup de franchise en direct sur ligneclaire.info :
« J’ai été très surpris. Je n’étais pas averti. C’est un copain qui est passé chez moi qui m’a appris la nouvelle par hasard. Je lui ai demandé s’il se foutait de moi. Je n’y croyais pas. J’étais persuadé qu’on faisait une enquête avant et qu’on contactait le futur récipiendaire ». Et l’auteur d’Adèle Blanc-Sec d’enchaîner : « Ils auraient pu ainsi faire l’économie d’un refus ».
Il n’a pas aimé Jacques Tardi : « C’est inacceptable, une vraie manipulation et je n’apprécie pas du tout. Je vous le répète. Je veux rester libre et ne rien devoir à un quelconque pouvoir. Comment voulez-vous en acceptant que je ne me sente pas coincé et que puisse m’exprimer ensuite je le répète, en toute liberté ? Je n’ai aucune envie de rentrer dans une sorte de confrérie », complète l’auteur de C’était la Guerre des Tranchées. « La Légion d’Honneur est avant tout une décoration militaire. Cela dit Napoléon ne se faisait pas d’illusion sur cet ordre qu’il a créé. Un hochet qui permet de manipuler parfois les hommes ».
Quand on demande à Jacques Tardi s’il croit que c’est une marque de reconnaissance pour son travail remarquable sur la Grande Guerre il est catégorique : « Je ne le pense pas. Que l’on réhabilite clairement les fusillés pour l’exemple de 14. Il y a des sujets qui gênent en France alors, de temps en temps, un politique, Jospin pour les fusillés, fait amende honorable mais c’est finalement assez hypocrite ». Jacques Tardi est très clair : « Je n’en veux pas de la Légion d’Honneur. Oui, cette journée a été très mouvementée, vous vous en doutez, à cause de ce refus. J’ai eu beaucoup de témoignages, de réactions favorables dont certaines de mes confrères. Demain je me remets à travailler, je passe à autre chose, la suite de mon album sur le retour de mon père de captivité. Je pars en février sur ses traces en Allemagne. Et soyez rassuré, Légion d’Honneur ou pas, cela ne va pas m’empêcher de dormir ».
Voici en annexe le communiqué que Jacques Tardi a publié aujourd’hui à midi :
Paris le 2 janvier 2013,
J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier 2013, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’Honneur ! Étant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit.
C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. TARDI
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