C’est un personnage d’une extrême complexité, et d’une rare volonté. Isabelle fille de Philippe le Bel a épousé le roi d’Angleterre, Édouard II. Pas vraiment le grand amour et c’est le temps de toutes les machinations auxquelles va participer Isabelle qui, on l’a vu dans le tome 1, n’hésitera pas à appuyer la mise à mort de ses propres belles-sœurs. Dans le tome 2, au début du XIVe siècle, Isabelle va enfin accéder au pouvoir mais tout a un prix.
A Londres Édouard II a un mignon dont il est fou amoureux, Hugues, fils de son plus proche conseiller Despenser. Humiliée, Isabelle, la reine, donne enfin un héritier à la couronne au moment où se joue le sort de l’Aquitaine. Isabelle est toutefois déchue de ses biens donnés à l’amant du roi. Elle ne l’oubliera pas et tombe dans les bras de Mortimer avec la complicité de sa femme Jeanne. La guerre civile embrase l’Angleterre mais la fronde que soutient indirectement Isabelle perd au moins dans un premier temps. Mortimer s’échappe de prison. Les complots s’accumulent mais l’heure de la vengeance d’Isabelle a sonné. Il n’y aura aucune pitié pour les vaincus. Ni pour les traîtres.
Isabelle sera allée au bout d’un destin d’exception. De son action découlera plus tard la guerre de cent ans entre la France et l’Angleterre. Thierry et Marie Gloris, en parfaits historiens qu’ils sont, ont redonné vie à Isabelle mais en la rendant accessible à un large public. On pense à Druon par leur talent de décrire clairement la subtilité d’un temps où alliances et machinations étaient pour le moins compliquées. Jaime Calderón qui était récemment au festival 2014 de Palavas et déjà présent en 2013 a toujours un dessin parfait enlevé, réaliste, qui colle à la série en lui apportant souffle et force. Prochaine reine à venir dans cette série, Frédégonde la sanguinaire, autre cas de l’Histoire de France.
Les Reines de sang, Isabelle, Tome 2, La Louve de France, Delcourt, 14,50 €
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