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Un Putain de salopard, Loisel et Olivier Pont pour une mortelle randonnée

Un duo qui devrait s’imposer sans problème. Régis Loisel a écrit le scénario et Olivier Pont, brillant mais auteur qui se fait rare, a signé le dessin. Autant dire que la nouvelle série qu’ils inaugurent, Un Putain de salopard, ne pouvait avoir que des qualités. Et c’est le cas. Du dépaysement, des coups fourrés, un destin en forme de questions piège, des héros sympas mais emberlificotés dans des évènement qui les dépassent, Loisel et Pont font dans l’action pure et dure mais sans oublier la touche d’humour décalée nécessaire. Que des petits et gros salopards, ça grouille sans compter les crocodiles qui nettoient les poubelles en déchets encombrants style cadavres frais. Le Brésil dans les années 1970, il va s’en passer de belles dans la jungle profonde où on ne parlait pas encore de web ou de téléphone portable. Paumée à souhait le coin. Une exposition des planches de l’album d’Olivier Pont est prévue à Paris galerie du 9e Art du 19 avril au 4 mai 2019.

Max est un peu seul sur le bord du terrain dans la jungle brésilienne où son avion s’est posé. Il est venu à la recherche de son père avec deux photos de deux hommes différents. A leurs côtés, à chaque fois, lui enfant et sa mère qui vient de mourir. Ils pourraient être dans le patelin à, côté où Max a vécu petit, Kalimboantao. Avec lui sur la piste, il y a deux jeunes infirmières, Christelle et Charlotte que rejoignent leur copine Corinne. Les trois C embarquent Max. Corinne, amante religieuse, a jeté son dévolu sur Max qui leur raconte son histoire et ses recherches. Max avec les filles fait un tour au village où il obtient des renseignements sur les hommes des photos. Il y aurait Mermoz, un pilote pas très net, un putain de salopard et le Comptable qui aurait bossé pour un type tout aussi peu recommandable. Les deux infirmières partent vers leur dispensaire. Max embarque avec un routier et une jeune muette vers le camp forestier où il y aurait quelqu’un qui aurait connu ses pères présumés. Sauf que, bien sûr la piste ne va pas être sans avoir de très grosses ornières.

Du cousu main qui commence comme un gentil voyage touristique à fins familiales et qui va se transformer en mortelle randonnée. Des surprises en masse. Il sait faire monter la sauce Loisel, ajouter les bons ingrédients sans jamais forcer la dose tout en emmenant son lecteur au paroxysme d’une violence soudaine imparable. Il a tout du gentil Max et le dessin de Olivier Pont (DesSeins) colle à merveille avec personnages et ambiances très enlevées. Des dialogues bien pesés, des cases qui aussi parlent d’elles-même. Les décors sont en place, on n’en dit pas plus. Va y avoir du sport.

Un Putain de salopard, Tome 1, Isabel, Rue de Sèvres, 18 €

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