Sandrine Revel était chez Azimuts en dédicace à Montpellier pour La Lesbienne invisible chez Delcourt. En adaptant le spectacle d’Océanerosemarie en BD, elle signe un ouvrage tendre, drôle et affectueux sur une jeune femme qui a beaucoup de mal à convaincre ceux qui l’entourent de son homosexualité. Une recherche du bonheur simple et authentique. Rencontre pour Ligne Claire avec Sandrine Revel à l’humour vrai et au dessin attachant. (Propos recueillis par J-L. TRUC)
Quand, comment et pourquoi cette adaptation ?
Je ne connaissais absolument pas ce spectacle. Je recherchais en fait des renseignements sur les chansons d’Océanerosemarie. Je suis tombé sur un extrait de son one-woman show sur internet. J’ai beaucoup ri et cela m’a semblé évident qu’on pouvait adapter la Lesbienne invisible en BD. Je l’ai contactée sur Facebook il y a deux ans environ. Le thème m’a séduite, combattre les clichés qui perdurent sur l’homosexualité féminine avec des visions très stéréotypées.
Comment avez-vous travaillé ?
Finalement le scénario existait avec le spectacle. J’avais envie depuis longtemps d’écrire sur ce sujet. Océanerosemarie et moi nous sommes rencontrées à Bordeaux. Elle était partante mais voulait être rassurée car elle ne connaissait pas le milieu de la BD. Il fallait vraiment savoir si c’était judicieux de faire une adaptation. Je n’ai vu le spectacle que six mois plus tard. Il avait une résonance pour moi. Donc, elle m’a passé une copie vidéo de son spectacle qui sort en DVD en décembre. L’album couvre l’intégralité du spectacle. Un séquentiel est apparu. J’ai conservé l’ordre chronologique, suivi le texte et cela ne m’a pas semblé difficile.
Pourtant passer d’un show à un personnage à une BD où il faut tous les restituer par le dessin ce n’est pas simple.
Quand j’écris un scénario je suis assez vague. Je valide par le dessin avec ma planche. Le scénario s’écrit avec mes crayonnés. Ce qui est amusant c’est qu’Océanrosemarie a redécouvert son spectacle avec mes crayonnés. Pour elle qui n’est pas dans le milieu de la BD c’était très nouveau. La Lesbienne invisible est son autobiographie. Il y avait beaucoup d’ouvertures et c’est un environnement qui m’est proche. Ce sont des personnages que l’on rencontre dans ce milieu et auxquels s’attachent Océanerosemarie.
On sent une grande tendresse, de l’humour bien sûr et de l’émotion.
Un peu de naïveté aussi. Les hétéros ont des clichés en tête qui sont faux qu’il faut combattre. Pourquoi une jeune femme jolie, féminine, ne serait pas homosexuelle ? C’est une comédie La Lesbienne invisible mais émouvante. Je connais bien le problème. Je voulais à titre personnel rester invisible dans la société. Ceux qui ont vu le spectacle ont aimé la BD. Et ceux qui ont lu la BD ont envie de voir le show.
Il pourrait y avoir une suite.
Au cinéma semble-t-il. Océane termine son show sur scène à Paris. Et le film pourrait être la suite de l’album. Ensuite pourquoi pas une autre BD. Pour ma part je suis en train de concrétiser un coup de cœur de jeunesse en préparant un album sur le pianiste Glenn Gould, scénario et dessin.
La Lesbienne invisible, Delcourt, 15,95 €
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