Jonas Crow, depuis le début de ses aventures, essaye de se faire oublier et enterre ses macchabées sous l’œil attendri de son vautour chéri. Cette fois, dans ce tome 5 d’Undertaker, il va être obligé de passer la vitesse supérieure car Xavier Dorison lui a concocté des retrouvailles familiales à plusieurs niveaux, lui qu’on croyait sans famille. Comme, en prime, Crow a quelques mandats d’arrêt aux fesses, il va avoir du mal à s’en sortir. Il n’arrête pas de monter en puissance Jonas. Ralph Meyer, avec Dorison, atteint des sommets graphiques d’un réalisme à couper le souffle appuyé par ses couleurs et celles de Caroline Delabie. Un épisode qui se place nettement parmi les meilleurs de la série, plein d’action, de coups de théâtre et une part sentimentale, sociale bien cadrée. Il y aura une suite car cet épisode, dont on parle un peu tardivement mais on n’y est pour rien, est un diptyque.
Un gamin enlevé par les Chiricahuas, en vieillissant, est devenu l’Indien Blanc qui se fait une joie de charcuter ses anciens camarades de peau. Il semble être tombé sur un os et de s’être fait descendre. Sauf qu’en réalité, il était le fils d’une richissime industrielle de Tucson qui veut à tout prix récupérer le corps de son enfant. Et qui mieux qu’un croque-mort pour assurer le rapatriement du trucidé surtout si c’est son frère qui le lui demande. Et oui, Jonas a un frère mais avec qui il n’a pas les mêmes parents. Ce qui n’enlève rien aux sentiments. Avec Sid Beauchamp, Jonas faisait partie de la bande des Tigres de Louisiane quand ils étaient jeunes. Sid avec une troupe de tueurs, mandaté par la mère de l’Indien Blanc qu’il doit, en plus épouser, a besoin de Jonas pour récupérer le corps en territoire apache et le maintenir en état pendant le voyage. Si possible.
On découvre une nouvelle facette du passé de Jonas Crow. Des ambiances froides, fantomatiques, sur un scénario plein d’idées, astucieuses, à la Dorison, qui fonctionne bien avec des touches fortes apportées au fur et à mesure, l’épisode joue aussi la carte des Indiens avec des personnages étonnants. On retiendra celui de l’indienne Salvaje et ce n’est pas fini. Tout reste à faire dans le tome 2 du diptyque de ce nouveau cycle. Redoutable et un western codifié jusqu’au bout du Colt ou du Lemat. Pour les spécialistes.
Undertaker, Tome 5, L’Indien blanc, Dargaud, 14,99 €
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