Ce bon Monsieur Proust, Marcel de son prénom, éminent auteur de A la recherche du temps perdu en sept tomes, Du côté de chez Swann, prix Goncourt, avait donc une gouvernante, Céleste Albaret, femme de tête à qui il en a fait voir jusqu’à sa mort de toutes les couleurs. Chloé Cruchaudet en avait déjà tracé le portrait, raconté les péripéties dans un premier tome, Céleste dont la seconde partie est un très joli poème, drôle et triste à la fois, attachant aussi bien pour Proust que pour Céleste à qui sa sœur viendra donner un coup de main. On a toujours particulièrement apprécié le talent d’autrice de Chloé Cruchaudet de Ida à Mauvais Genre, La Croisade des innocents ou L’Herbier sauvage. Avec ses deux tomes de Céleste elle raconte Proust en finesse et réhabilite en quelque sorte Céleste qui aura été une gouvernante dévouée, intelligente et fidèle sans laquelle ce cher Marcel aurait été abandonné à lui-même. On peut lire dans l’album ce que Proust a écrit sur Céleste et Marie.
Elle revoit sa jeunesse Céleste et répond à deux visiteurs pas désintéressés par les objet ayant appartenu à Proust dont elle était la gouvernante. Mais Céleste avait quitté Proust, s’était rapproché d’Odilon. On est en pleine guerre de 14. Ils vont faire un portrait de couple mais Céleste n’a pas le moral et ne tient pas à retourner chez Monsieur qui en plus lui doit de l’argent. Odilon va aller lui réclamer. Et Céleste va aller donner un coup de main à la sœur d’Odilon qui tient un bar tabac. Quand Odilon revient avec l’argent il n’a pas pu résister à Proust, il s’est fait comme dit Céleste « proustifier ». Proust a réussi à avoir le téléphone du bar et dit que sa fin approche. Céleste y retourne, trouve Marcel au plus mal au moins en apparence. Comédien alité, Marcel lui demande de revenir. Elle dicte ses conditions qu’il accepte et c’est reparti avec bientôt Marie, sa sœur que Céleste a appelée en renfort.
Un couple en quelque sorte mais lié par une amitié sincère, un respect mutuel, une fidélité à toute épreuve attendrissante. Proust est un gamin capricieux qui ne sait pas vieillir. Leur relation est un tourbillon à la fois de mauvaise foi gentille d’un solitaire que la gloire va rattraper avec le Goncourt et la concurrence de Dorgelès avec ses Croix de bois, un besoin vital face à la solitude. Les anecdotes sont savoureuses, Cruchaudet a un trait léger, souriant et grave si besoin. On l’adore ce Proust hypocondriaque, rusé que Céleste et Marie vont réussir parfois à faire vivre pleinement. Céleste brulera à sa demande les carnets de Proust, ses notes. La visite de Proust au Louvre face au tableau de Vermeer est un très grand moment. Ces deux tomes sont un vrai moment de belle et passionnante BD car on y découvre Proust dans toute sa splendeur d’auteur aux nerfs à vif.
Céleste, Tome 2, Il est temps, Monsieur Proust, Noctambule Soleil, 19,99 €
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