On progresse et c’est normal dans cette série qui colle à l’histoire de la France de l’avant-guerre, à la défaire de juin 40, l’occupation, la collaboration, les débuts de la résistance. Dans ce tome 4 de Une Génération française on passe à Londres aux débuts de la France Libre. Toutes les idées reçues vont être balayées, dans tous les sens et c’est ce qui va créer conflits, états d’âmes ou résignation sans oublier volonté et courage pour faire des choix difficiles. Thierry Gloris continue à raconter le destin de ces hommes et de ces femmes pris dans une tourmente à nulle autre pareille et dont nous sommes encore aujourd’hui les héritiers. Un certain général De Gaulle est le fer de lance de cet nouvel épisode entouré de bien peu de fidèles à ses débuts.
Martin Favre a appris ce qu’est la guerre. Blessé il s’en sort et se retrouve à Zuydcoote où ce qui reste de l’armée française tente d’embarquer avec les Anglais bien décidés à poursuivre le combat chez eux si il le faut. A Dunkerque un véritable pont maritime est mis en place. Martin et son copain Léon réussissent à monter à bord d’un chalutier. La France capitule et à Londres le général De Gaulle s’exprime sur la BBC. La France a perdu une bataille mais pas la guerre. La France Libre est née. Martin est promu instructeur mais parmi les Français des tendances contraires s’expriment. La flotte française coulée par les Anglais à Mers-el-Kébir provoque des dissensions. Favre visite Londres et retrouve Elisabeth et en prime le fils qu’il a eu avec elle sans qu’il le sache. Mais Martin doit partir en mission en Afrique rejoindre le commandant Leclerc.
Des choix de vie qui vont conditionner les destins des trois personnages principaux de la série, Gloris y arrive parfaitement en soulignant les difficultés dont on n’a pas vraiment idée de nos jours. Rien n’a été simple à l’époque. Ni pour l’ancien combattant de Verdun d’abord fidèle à Pétain puis résistant anonyme torturé par la Gestapo, ni pour l’officier de marine qui sabordera son navire à Toulon alors qu’il aurait pu fuir vers les Alliées, ni pour le commerçant qui fera fortune grâce au marché noir, ni pour le passeur qui aidera Juifs et aviateurs à franchir les Pyrénées, ni enfin pour tous ceux que l’Allemagne raflera comme en France avec l’aide des autorités légales et rayera de la carte sans que le monde ne bouge. En rappelant sous forme à la fois historique et romanesque cette époque Thierry Gloris mérite une mention. Eduardo Ocana scande par son dessin clair et sans fioritures l’action de cet épisode qui marque un tournant.
Une Génération française, Tome 4, Ici Londres, Soleil, 14,50 €
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