Hugues Labiano a terminé L’Étoile du désert (Dargaud). Mais il a des projets, nombreux, dont une nouvelle série avec son complice Stephen Desberg. L’aventure c’est l’aventure. Non pas dans la veine du film de Lelouch. Encore que. L’aventure avec un grand A dans les années 20. Avant d’être présent au Festival de Sérignan dans l’Hérault les 19 et 20 mai 2018 dont il est l’un des fidèles, Hugues Labiano s’est confié à ligneclaire.info. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC
Hugues Labiano, si on faisait un point d’étape ?
Après l’aventure L’Étoile du désert qui était prévue en deux albums nous nous sommes lancés avec Stefan Desberg sur un nouveau projet de série à album fermé. Chaque histoire sera bouclée, la première dans un diptyque.
Cela devient un classique de l’édition le diptyque ?
Oui. C’est le format entre la série longue et le one-shot. Il permet de la souplesse pour l’éditeur. Si ça marche on est sur les rails d’une série. On sait où on va. Pour notre projet qui sera chez Dargaud, on a travaillé contrairement à un one-shot avec Stephen sur un tronc plus important, les personnages, où ils vont, qui ils sont.
Et quel est le thème de cette série ?
Elle tourne autour du monde de l’aventure. Cela se passera à la grande époque justement de l’aventure avec un grand A, vers 1920. Découverte du monde de 1850 à 1930. L’histoire se déroule à la fois au Kenya et en Ethiopie, une aventure africaine mais avec des éléments clés de ce type de récit. Des personnages forts, une quête. Globalement ce sont des personnages à la recherche de leur destin mais je ne peux pas en révéler beaucoup sur le fond. Il y a une très bonne idée de départ mais c’est difficile de dévoiler les tenants et les aboutissants de la série
Les personnages peut-être ?
On a deux personnages qui vont être présents tout au long des albums. La seconde histoire pourrait se passer sur les pistes de la route de la soie dans les steppes d’Asie Central. Ce sont des paysages qui me tentent. On sait donc où on sera pour le deuxième volet. Mais on garde les mêmes personnages. IL fallait positionner les débuts en Afrique car le cœur du sujet c’est ce continent. Les deux héros sont sous l’emprise d’un totem et chacun d’eux, une femme et un homme, sont en guerre. La femme poursuit l’homme.
Quel est le titre ?
Pour l’instant le titre de travail c’est L’Aigle et le lion mais il va changer. C’est mon projet central au moins pour les deux histoires. Ensuite on verra. Elle a un potentiel. On avait envie de signer une série dont l’ambition est de marcher donc on y a mis avec Stephen des ingrédients plus classiques. Avec ce qu’on aime faire qui est toujours un peu complexe on se heurte à la barrière des 20 000 exemplaires. On s’est posé la question de la difficulté de nos histoires. On est parti sur un récit plus linéaire. Les récits de Stephen sont aussi parfois difficiles à mettre en scène.
Et après ?
Ensuite j’ai envie d’écrire plus que je ne l’ai fait. Je ne veux pas devenir un auteur complet. J’aime beaucoup la collaboration mais en intercalant pourquoi pas les projets. J’ai plein d’envies, de montrer toute une palette de moi que les lecteurs ne connaissent pas. J’aime les personnages avant tout. Je peux dessiner toutes les époques. Pas vraiment par contre le contemporain ce que j’ai fait pour Black Op. J’aime bien les grands espaces.
Un autre western, l’Indochine coloniale ?
Oui, tous les sujets à fort potentiel épique. J’attends que tout le monde ait fait son western et j’en ferai bien un tout seul.
C’est vrai que le fil western est un peu usé ces derniers temps.
Tous ne sont pas convaincants et de loin. Mon désir c’est de nouvelles collaborations. J’ai des contacts avec des scénaristes. J’aime bien ce que fait Brunschwig par exemple. Il faut qu’il y ait le déclic, même sur un bon scénario. Des idées, avec Fred Duval aussi. Il faut aussi casser les étiquettes. Je sais que ce que j’ai envie de raconter peut rencontrer le public. J’espère surprendre dans les années à venir même pour mon dessin, plus épuré, plus expressif. A suivre comme on dit.
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