On ne dira jamais assez combien Hubert a du talent. Ce dernier ouvrage alors que Hubert nous a quitté en 2020 le prouve une fois de plus. Ténébreuse est dessinée par Vincent Mallié qui a travaillé avec Loisel pour Le Grand Mort, un trait vraiment de très haut vol. Cette fois on part sur les traces d’un chevalier en perte de vitesse et de réputation, Arzhur. Une quête pas évidente qui sera ponctuée de surprises diverses dont Islen la princesse à sauver qui n’est pas tout à fait dans la norme. Pas évident la liberté quand on est une jouvencelle à pouvoirs magiques dont la mère n’est pas un cadeau. L’histoire n’est pas aussi simple qu’il pourrait y paraître. Un scénario à entrées multiples que Hubert a superbement maîtrisé.

En sortant de la taverne saoul, Arzhur prend une volée, accusé de déshonorer la chevalerie. Son écuyer, Youenn, le soigne quand surgissent de la nuit trois vieilles harpies qui veulent lui offrir un job. Dans un château pas joyeux, une jeune fille de sang royal est prisonnière. A lui de la libérer. Et il rachètera son honneur fortune aussi avec en prime une médaillon. Il accepte et la troupe se met en marche pour arriver au Château Noir. Une des fées Carabosse lui passe une épée qui pourra tuer les monstres qu’il va devoir affronter pour sauver la belle. Il y va gaiement, nettoyage par le vide de la faune en rondelles. Sauf que…

Gentil, bon fond, efficace mais pas une génie, le chevalier Arzhur, pas Arthur bien sûr. Il va se mettre dans une galère pas possible à cause des trois tordues car il a été manipulé. Pourra-t-il se rattraper le chevalier à triste figure avec sa Blanche Neige un brin azimutée qui a une marâtre tordue ? Un conte pas pur sucre mixé au vitriol, bien noir avec une suite de ce premier tome enchanté à coup de drames terribles. On en frissonne et on se réjouit du dessin de Mallié.

Ténébreuse, Tome 1, Aire Libre Dupuis, 19,95 €