Difficilement classable ce De Ira que l’on a lu et relu avant d’en parler. Non pas que le sujet, les ambiances, les personnages manquent de relief. On parlera plutôt de dissimulation involontaire de fil conducteur, de but et donc de cohésion dans le propos. Certes, il y a la révolte, le refus du politique, l’anarchie et les migrants, les camps, les zones libres et des héros jusqu’au-boutistes mais pour quel objectif ? Coller à la situation actuelle, revenir sur les Gilets Jaunes, l’immigration, le terrorisme ? Stéphane Hirlemann est sincère en tout point, son dessin travaillé, riche. Dommage que l’on se sente baladé par un discours qui, lui, est incomplet, sans fin. Voulu ainsi peut-être mais ce n’est pas si sûr.
Une bande d’ados masqués pénètre dans un camp où sont retenus par milliers des migrants. Ils les ravitaillent malgré la sécurité, les barbelés. Caro, Pêche fuient devant les vigiles, repassent en zone libre mais Caro a un petit ami migrant. Enfin sous contrôle très strict de la police. Mais Pêche la retrouve. Elles sont toutes les deux très proches et révoltées dans une société où elles ne se reconnaissent pas. Un camion piégé a été lancé sur les gens qui attendaient devant le zoo. Caro a un père prof qui est accusé de sexisme. La police quadrille la ville. A la fac on parle masque social. Caro rejoint un anarchiste, Pix, complètement obnubilé. Arrive dans le jeu Élisée, un marginal.
140 pages que l’on parcours en espérant trouver une piste dans ce A propos de la colère, traduction du titre. Révolte oui, violence, épisode de la libération de tous les animaux du zoo, ours en vadrouille, on cherche, on espère, on comprend que ces jeunes sont ceux d’aujourd’hui paumés mais point barre. Pas de proposition, un constat qui déroute, un scénario mince. Tant pis.
De Ira, Delcourt, 21,90 €
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