Un polar bien horrible, avec une bonne pincée de fantastique, Basketful of heads (un panier plein de têtes) décoiffe à souhait. L’humour noir est de la fête dans un trou perdu, sur une île battue par la tempête où tout va déraper à cause d’une hache scandinave et d’une poignée de tordus. Le suspense est bien cadré, se dévoile peu à peu et les gentils ont un cadavre dans le placard, normal. Va y avoir de la salade de tête vinaigrette sous le crayon au scénario de Joe Hill et le dessin de Leomacs. Du fignolé avec des trouvailles vinaigrées à souhait qui maintiennent la pression sanguine.
Un patelin tranquille entouré d’eau, Liam, un jeune adjoint du sheriff pour l’été, June, sa copine étudiante et quatre taulards qui se font la male. Au passage il y a une hache viking qui traine dans une vitrine chez le shérif dont le jeune couple garde la maison. Où débarquent les quatre méchants. Seule solution pour June, la hache si elle veut éviter de se faire violer. Sauf que si la tête vole elle continue à parler. June la ramasse et laisse le corps dans l’océan. June est persuadée qu’elle vit un cauchemar mais finit par se dire que tout est bien réel et elle se prend la tête. Au sens propre du terme pour en apprendre de belles. Sauf qu’elle maîtrise la gamine.
C’est la belle blonde qui mène la danse, délurée qui découvre ce qu’il peut y avoir de pire dans la vie mais qu’on peut s’en accommoder. Rebondissements, pièges, et la petite June a un côté bucheron doué, têtu. Et toutes ces têtes qui racontent leur vie ne vont pas arranger le débat. Qui se corse au fil des pages. Du lourd fort agréable dans le style comédie qui dégouline de mauvaises intentions.
Basketful of heads, Urban Comics, 18 €
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