Une année Hermann qui va trouver son apogée à Angoulême dans quelques jours où il sera le président du 44e Festival après avoir été élu l’an dernier Grand Prix, enfin. On sait que le duo Hermann et Yves H. excelle dans bien des genres. Il semble pourtant que le western soit aujourd’hui l’une de leurs tasses de thé. Un retour aux sources, à un Comanche qui se serait durci. Après Sans pardon, histoire de vengeance façon poursuite infernale, la famille Hermann récidive avec Duke, un marshall adjoint qui va vivre au rythme d’une nouvelle série de cinq albums. Une belle et nouvelle aventure pour les Hermann sur la piste d’un Duke qui a la gâchette facile et une morale qui s’adapte et va tenter de supporter le choc.
Ogden, un patelin du Colorado, des mines d’or et un patron sans pitié Mullins qui emploie un tueur psychopathe, Mc Caulky aidé par une poignée de cancrelats. Duke, marshall adjoint, est amoureux de Peg, une prostituée qui aimerait bien qu’ils retournent en Louisiane. Mais Mc Caukly dépasse les bornes et tue la femme puis la fille d’un mineur qui avait dissimulé de l’or. Duke va tenter de mettre un terme aux agissements de Mc Caulky qui se sait protégé mais les mineurs veulent sa peau. Ils arment Cumming, celui dont la famille a été assassinée. Échec et Mac Caulky se lance à la poursuite des mineurs tandis que son patron sermonne Emett. Duke suit la piste. Il ne peut empêcher le massacre des mineurs par Mac Caulky et est grièvement blessé.
Un scénario très classique mais bien orchestré malgré un final en forme de justificatif. Duke est l’archétype du héros pragmatique mais à failles, capable du pire comme du meilleur, un sentimental qui a le Colt précis et dont on peut se demander à quelle sauce Yves H. va le mettre dans les prochains albums. Côté dessin, on est dans du Hermann haut de gamme et cousu main. Hermann ne se laisse jamais aller à la facilité. Dans ce premier épisode, le blanc est mis, panaché de gris sale, de froid et de rouge sang. Hermann a une palette plus que large, un dessin qui bouge autant qu’un mustang sauvage, un relief qui serait de la 3D à plat (comme le dit Boucq) entre les mains d’un chef opérateur qui aurait fait ses gammes avec Raoul Walsh ou John Ford. Hermann a un dessin qui en veut, pas dans la lignée d’un politiquement dessiné correct d’aujourd’hui, minimaliste, sans grande envergure et parfois franchement moche. On va suivre avec bonheur les traces de Duke Hermann.
Duke, Tome 1, La Boue et le sang, Le Lombard, 21,70 €
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