L’exposition Hermann c’est du 1er au 30 septembre 2017 chez Maghen

Ce n’est pas tous les jours que l’on peut découvrir dans une exposition des planches d’Hermann. Il faut remonter à 2015 à Versailles. D’où l’intérêt d’aller faire un tour à la Galerie Maghen a Paris qui accueille Hermann pour sa première exposition-vente du 1er au 30 septembre 2017 dont le vernissage aura lieu le 7 septembre.

Exposition rétrospective HermannGrand Prix d’Angoulême en 2016, Hermann est sans conteste l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération. La rétrospective chez Maghen retrace près de 50 ans de carrière à travers 75 œuvres issues de ses séries phares comme Comanche, Jeremiah, Bernard Prince, Les Tours de Bois-Maury. Ses albums plus personnels Caatinga ou On a tué Wild Bill sont également mis à l’honneur. Les planches, illustrations et couvertures présentées lors de cette exposition-vente témoignent de la volonté de Hermann de se renouveler en permanence. Hermann dessinateur et scénariste autodidacte se lance dans la bande dessinée au milieu des années 60 en intégrant le studio Greg, où il réalise quelques récits courts dont un épisode des Belles histoires de l’Oncle Paul. En tandem avec Greg au scénario, il conçoit à partir de 1966 la série d’aventures Bernard Prince pour l’hebdomadaire Tintin.

Hermann
Hermann à Angoulême quand il apprend qu’il est Grand Prix 2016. JLT ®

D’emblée, Hermann pose, comme le rappelle la biographie proposée par Maghen, dans cette série réaliste les bases de ce qui s’imposera bientôt comme son style, sa marque, une bande dessinée physique et intense, parfois presque violente, un sens consommé des ambiances, un talent peu commun pour suggérer les matières, une énergie omniprésente. Hermann s’essaie tour à tour à presque tous les registres, tous les sujets. On se souvient de l’Histoire antique avec le scénariste Jean-Luc Vernal dans Jugurtha ou plus tard médiévale et en solo dans Les Tours de Bois-Maury (dix volumes chez Glénat), le western à nouveau en tandem avec Greg dans le remarquable Comanche (une dizaine de titres au Lombard), sans oublier la science-fiction avec ce qui reste peut-être sa série fétiche dans l’esprit d’innombrables lecteurs, Jeremiah, 35 volumes successivement parus chez Fleurus, Hachette, Novedi et Dupuis, et tous repris chez Dupuis.

Sur le plan technique, une transition importante s’opère lorsqu’il délaisse la plume pour l’aquarelle. Il développe dès lors une esthétique différente, où la hachure et l’épaisseur du trait cèdent le pas aux masses de couleur et où le travail de lumière, auparavant sculpté avec des rehauts de plume, va se retrouver désormais porté par l’intensité de l’aquarelle. Définitivement consacré comme une valeur majeure de la bande dessinée réaliste d’aventures et d’action, et toujours habité par la fièvre de dessiner sans relâche, Hermann privilégie à partir des années 90 les one-shots, Sarajevo Tango, On a tué Wild Bill, parmi beaucoup d’autres, pour la plupart publiés chez Dupuis et au Lombard, de plus en plus souvent en tandem avec son fils Yves H., qui prend désormais en charge de nombreux scénarios (Sans pardon, Le Passeur). Leur dernière collaboration, Duke, une nouvelle série western dont le premier tome est paru début 2017. Hermann a reçu en janvier 2016 le Grand Prix du festival d’Angoulême, couronnant ainsi l’une des œuvres les plus emblématiques de la bande dessinée franco-belge tous publics et l’un des parcours d’auteur les plus prolifiques du 9e art européen.

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