Satchmo était le surnom de Louis Amstrong. Léo Heitz en raconte d’une façon très romancée l’enfance, sa jeunesse et ses débuts de trompettiste dans un Sud où être noir est un défi quotidien face au racisme. Même si l’on est un jazzman de talent. Heitz a signé comme il dit un « roman autobiographé ». Il s’est inspiré de la vie d’Amstrong, de ses relations compliquées avec sa mère qui se prostituait pour son Satchmo anthropomorphique. Des souris et des hommes, on pense parfois à Calvo dans cet univers très sombre dont Heitz a assumé dessin, scénario et couleurs pour un drame à la fois social, humain et familial bouleversant.
Satchlo est un jeune garçon qui prend soin de sa mère qui se prostitue. A 13 ans il vit à La Nouvelle Orléans et a une vraie passion pour la musique, pour King Joe qui joue un jazz magique. Joe l’a pris en affection et lui offre le premier cornet avec lequel il a joué. Mais Joe et ses amis musiciens ont eu un de leurs meilleurs titres volé et enregistré par un orchestre blanc. Satchmo montre son cornet à son copain Jay avec qui il joue dans la rue et chante. Un producteur blanc, Lala, va prendre Joe et son orchestre sous son aile et sent que Satchmo a du répondant alors que sa mère reçoit Slim, son proxénète chez elle.
Une histoire de jazz qui est le fond de ce Satchmo qui tourne aussi autour des rapports violents et tendres, exclusifs mais dans un seul sens que le jeune homme aura avec sa mère. Ils sont primordiaux tout au long du récit et montent en puissance pour atteindre un paroxysme très dur. Des personnages typés, ambigus, on découvre aussi la maffia italienne, la souffrance et l’injustice que subisse les Noirs. On revient cependant sur l’impression un peu bouchée des pages par moment tout en étant plus que séduit par ce roman où le jazz est roi.
Satchmo, Jungle Ramdam, 19,95 €
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