René Hausman est mort à Verviers ce jeudi 28 avril à l’âge de 80 ans. Avec sa disparition, le monde du 9e Art perd l’un de ses créateurs les plus attachants, un dessinateur prolifique et génial au style inclassable.
Voici le communiqué des éditions du Lombard et Dupuis sur le décès de René Hausman : La vie de René Hausman aurait peut-être été tout autre si, un beau jour de 1953, son chemin n’avait croisé celui de Raymond Macherot. « Il avait 30 ans, moi à peine 18, mais nous avons tout de suite sympathisé », disait-il. Le créateur de Chlorophylle, de Clifton, du Père la Houle et de Sybilline l’encourage alors à dessiner et le présente à Yvan Delporte, le rédacteur en chef du journal Spirou. En 1958, à l’occasion d’un supplément printanier de l’hebdomadaire, il réalise une illustration animalière, puis une autre, puis des centaines d’autres. Ce n’est qu’en 1976 qu’il se lance dans la bande dessinée.
Après un passage par l’érotisme, les scénarios de Pierre Dubois lui permettront de concilier le récit d’aventures avec de merveilleuses représentations de la nature. En 1984, ces deux passionnés de contes fantastiques entament chez Dupuis une grande fresque lyrique, Laïyna. Passionné par la nature, Hausman s’était imposé avec son Bestiaire dès les années 1960 comme le premier des dessinateurs animaliers du 9e Art. Son travail donna lieu à la publication de plusieurs ouvrages illustrés – Les Fables de La Fontaine, La Forêt secrète, Le Roman de Renart, Les Contes de Perrault, et surtout Le Grand Bestiaire – pour lesquels les éditions Dupuis créèrent une collection dédiée.
Depuis 1993, il était devenu l’un des piliers du label Aire Libre chez Dupuis. Cette veine, il la creuse ensuite avec Yann qui lui écrit Les Trois Cheveux blancs et Le Prince des Écureuils pour la collection Aire Libre. À partir de 2004, c’est au tour de Michel Rodrigue de lui proposer une collaboration avec, entre autres, Le Chat qui courait sur les toits, paru dans la collection Signé du Lombard. C’est dans cette même collection qu’il publie en 2014 Capitaine Trèfle avec son comparse Pierre Dubois. En mars 2016, il publie au Lombard l’album Chlorophylle et Le Monstre des Trois Sources où, avec le scénariste Jean-Luc Cornette, il reprend avec plaisir le personnage créé par son grand ami Raymond Macherot.
Conçue par Nathalie Troquette son épouse et intitulée Les Mémoires d’un Pinceau, une magnifique monographie consacre l’importance de l’œuvre de cet artiste incomparable. Il préparait depuis quelques mois un nouvel album sur un scénario de Nathalie Troquette et de Robert Reuchamps.
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