Quand on pense à Alcatraz c’est généralement pour se souvenir de la vue de l’île rocailleuse que l’on à du Pier 39 de la baie de San Francisco sur laquelle trône la plus mythique prison dont on ne pouvait s’évader et transformée en musée. On y ajoute bien sûr Clint Eastwood qui a joué le rôle de Frank Lee Morris (L’Évadé d’Alcatraz) dont il est plus que question dans la BD que viennent de signer Hasteda au scénario et Ludovic Chesnot au dessin. Le film avait été adapté du livre de J. Campbell Bruce publié en 1963, un an après son évasion dans la nuit du 11 juin 1962. Ils étaient trois, Morris, et les Anglin mais c’est bien du leader, de Harris que tourne toute l’histoire. Qu’est devenu Harris, comment a-t-il vécu après Alcatraz ? L’album est un vrai thriller dont le héros au quotient intellectuel très élevé va réussir ce qui restera un acte unique dans les archives d’Alcatraz. Mais que s’est il passé ensuite ?
Frank Lee Morris raconte son histoire, celle d’Alcatraz. Jusqu’en juin 1962 personne n’a réussi à s’évader d’Alcatraz. Mais le 12 juin tout change. Le FBI débarque car Frank Morris et les frères Anglin ont disparu. Des têtes en papier mâché dans les lits, un tunnel par la gaine d’aération. Quand il avait reçu Lee le directeur savait qu’il était un des rois de l’évasion, très doué et très intelligent. Tout va être mis en œuvre pour retrouver les évadés qui n’ont pu que nager jusqu’à la côte. Les Anglin, Frank Lee et West qui ne partira pas mais les aidera sont de vieilles connaissances. Ils auront mis deux ans pour préparer leur fuite dans le moindre détail. Mais ont-ils pu survivre ? La chance sera de leur côté, une bagnole qui traine sur la plage où ils abordent. Il faut se séparer. Lee laisse partir les frangins. Et la galère commence, blessure mais second coup de bol à Bolinas petit port de pêche avec un type bien, Francisco Leonetti.
La suite c’est un thriller psychologique, bien écrit, qui donne une version très crédible de ce qui aurait pu arriver à Lee. Une histoire qui cadre avec l’époque, une certaine vision du journalisme, l’amitié, les années Kennedy ou Luther King. Une sorte de road-movie où tout peut basculer mais comme on sait que le dossier Frank Lee Morris est encore ouvert tout est possible et les auteurs savent ne pas tomber dans des pièges grossiers, ni forcer le fond de l’histoire. On le suit avec presque amitié Lee et le dessin de Chesnot n’y est pas pour rien, étonnant, vivant, avec des flashbacks bien marqués, des visages parfois d’une force caricaturale imparable. Les auteurs ne négligent pas non plus la part très dramatique de leur hypothèse. Avec en final le film avec Eastwood. Un sacré bouquin qui reste aussi une énigme.
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