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Altamont, on the road again

Woodstock en 1969, l’Île de Wight en 1970, qui ont bercé une génération aux cheveux longs mais pas aux idées courtes, et puis en 1969 encore, Altamont organisé par les Stones en Californie du Nord qui va déraper avec un meurtre commis par un Hell’s Angels du service d’ordre, c’était quoi qu’on en dise l’époque la plus brillante de la musique pop qui a fait exploser le rock, dévoiler des stars irremplaçables au moment même où les Beatles se séparaient. Pour être clair, ce qu’on écoute aujourd’hui est d’une nullité affligeante. Génération hippie, guerre du Vietnam, on va retrouver tout ça dans Altamont, album de Herik Hanna (Bad Ass) et Charlie Adlard (Walking Dead) au dessin. Peace and love qui ne va pas durer à Altamont où une bande de copains en minibus va aller écouter de la bonne musique et rencontrer aussi un destin de fureur et de violence.

Autoroute bondé, dans le minibus, Schizo, Jenny, Samantha, Léonard, Doc ancien infirmier qui a fait le Vietnam roulent vers Sears Point pour le festival d’Altamont où vont jouer les Stones, Santana, Flying Burrito Brothers, Jefferson Airplane, Grateful Dead, et Crosby, Stills, Nash and Young. Du lourd et ça sent bon la marijuana dans le Volkswagen. Des copains qui ont leur passé en commun, des expériences au LSD, amour libre enfin si affinités, et surtout musique, Hendrix et des anciens de Woodstock qui se souviennent comment défoncé il a massacré à la guitare l’hymne national. Digression sur Clapton et sur la supériorité dans l’art. Incident à la station service avec le vieux pompiste joint à la clé et pause à Bakers-Field dont la plupart est originaire. Leonard en profite pour revoir sa mère. Ils reprennent la route et sont arrêtés pour une fouille en règle par la police. Qui ne trouve rien, pas de drogue, tout avait été prévu.

On the road again mais la tension va monter aussi parmi le groupe qu’à Altamont dont Adlard rend toute la puissance, les ambiances, celles d’une autre époque. Mais ce qui n’empêche en rien la violence dont on se souvient avant tout pour Altamont où le meurtre a été filmé en direct. Des retrouvailles entre anciens du Vietnam, des Hell’s Angels déjantés, Jagger qui prend une droite, on s’y croit encore plein d’espoirs qui vont vite être anéantis par la vie. Là encore il y a de la nostalgie, celle d’une jeunesse qui pensait aller au bout de ses rêves avec une sacrée musique géniale. Un album qui plus est parfaitement dans le ton graphiquement et scénaristiquement.

Altamont, Glénat, 19,50 €

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