Un dîner aux chandelles mais plutôt celles d’une veillée funèbre pour des tueurs, un rendez-vous annuel pour douze spécialistes du genre à l’invitation de l’Hydre à sept têtes, patron d’une organisation de nettoyage par le vide. Enfermés dans un palace le but du jeu est qu’il n’y ait plus qu’un seul survivant après le dessert. Cadavres exquis pour grande bouffe mortelle. Mais il peut toujours y avoir des surprises dans ces huis clos style Nice house on the lake ou Le Menu à la très belle carte cinématographique. Donc du solide, du consistant avec une palette de professionnels femmes et hommes qui ont tous plus ou moins des liens divers et avariés. Un humour noir bien sûr de Herik Hanna au scénario (Le Royaume sans nom) et Hervé Boivin au dessin sans oublier Gaétan Georges pour les couleurs de ces ultimes agapes.
L’Hydre a convié sa meute sous la neige dans un palace perdu dans la montagne. Ils sont douze et tous au rendez-vous sous le regard de deux hôtesses asiatiques, les siamoises. Julianne et Matt ont des souvenirs communs. Monsieur Albert est le majordome muet. Une armoire à glace, un jeunot sarcastique, un presque senior bien habillé, il y a des procédures à respecter et un chef pour faire le diner. On se raconte des anecdotes mais la tension monte. Un chasseur de fauves, et apéro au bar. Matt retrouve aussi Paul et Katz une pointure dans le genre. L’Hydre est censée accueillir ses invités mais si il était parmi eux ?
On comprend que ces dix petits nègres (pardon ils étaient dix non, douze) ne seront pas tous là à l’arrivée. Mais chacun a son histoire, son passé, ses succès et en fait pourquoi sont-ils là ? Douze plats personnalisés pour douze tueurs qui vont se présenter. Reste le café gourmand. On est pris au jeu c’est vrai car Herik Hanna a bien construit son récit, ses dialogues, ses rebondissements, ses énigmes qu’il a su faire courir de bout en bout. Un vrai huis-clos ce qui n’est jamais simple à bien gérer. Suspense et début des opérations. Bon dessin classique et réaliste précis. On est pris au piège et on s’en réjouit.
Douze, Delcourt, 15,95 €
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