Hai-Anh et Pauline Guitton au dessin se sont avec bonheur associées pour signer un livre témoignage. Sồng est le récit d’une vie sous le ciel de la guerre du Vietnam à la fin des années soixante, la seconde guerre l’Indochine après celle menée par la France de 1945 à 1954 qui a vu le Vietnam coupé en deux. Le Nord voulait réunifier le pays sous un régime communiste que les Américains ont combattu avec le Sud jusqu’à la chute de Saigon en 1975. On va suivre dès le début un parcours difficile, atypique, courageux et déterminé d’une jeune fille prise entre résistance et passion du cinéma. Des relations très compliquées mais teintées d’un amour pudique vont marquer les rapports des deux femmes. Une histoire forte car précise, juste de ton que le dessin de Pauline Guitton, curieusement vietnamise encore plus, souplesse énergique du trait et expression des regards. Un ouvrage à rapprocher de celui de Marcelino Truong, 40 Hommes et 12 fusils qui traite d’un parcours assez proche parmi les combattants Viêt-Minh contre la France en 1954.
Hô Chi Minh-Ville, ex Saïgon, Hai-Anh vient d’arriver de France où elle vit chez sa mère Linh qui est revenue depuis dix ans au Vietnam. Relations tendues entre les deux femmes. Hai-Anh va enregistrer sa mère qui, lui raconte comment en 1969, à 16 ans elle a rejoint son père cinéaste dans un maquis Viêt-Cong. On est en pleine guerre US au Vietnam. Contrôle, marche de nuit dans les rizières, un homme l’accueille, Tu, puis son père arrive. Ils partent dans la Plaine des Joncs où il tourne un documentaire de propagande sur les maquisards. Linh reçoit sa première leçon de mise en scène et en fera son métier. Sous les bombardements de l’armée du Sud, ils n’armèrent pas le tournage. Linh décide de rester avec eux et brûle ses papiers ce qui lui interdit tout retour. Elle n’a pas accepté que sa mère se remarie. Rapidement elle fait partie du maquis et la vie de partisan est dure. Elle y devient une cuisinière émérite, cantinière et donne aussi des cours de maths. Elle finit par rejoindre l’équipe de montage des films toujours dans la jungle où elle passera plusieurs années.
Les détails sont précis, nombreux. Une vie de combat dans des conditions difficiles, violentes dont on sent qu’elles ont marqués à jamais Linh, qui deviendra un réalisatrice vietnamienne très connue, et jouent sur ses rapports avec sa fille. La mort rode autour de Linh qui aura comme arme une caméra, filmera la libération des prisonniers viets. C’est aussi une étude du communisme en plein essor où l’individu s’efface au profit du collectif. Une transmission de vie, Hai-Anh la superbement retranscrite, y a ajouté ses propres chapitres et conclue son livre par des repères historiques nécessaires, des photos et des croquis. Attachant et très émouvant par sa simplicité et son authenticité. Hai-Anh se partage aujourd’hui entre le Vietnam (un des plus beaux pays du monde) où elle s’est installée et la France.
Sồng, Ankama, 24,90 €
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