On en a, et ce n’est pas si curieux en fait, un souvenir précis de Guy Peellaert si ce n’est que pour sa couverture d’un album de Bowie. Question de génération, de style aussi très psychédélique, en vogue dans ces années soixante où les artistes faisaient des mélanges artistiques novateurs et étonnants qui ont marqué les esprits, bourré de couleurs et au lettrage reconnaissable entre tous. À l’occasion des dix ans de la disparition de Guy Peellaert (1934-2008), ses bandes dessinées expérimentales de la fin des années 60 seront publiées en octobre, avec un ensemble de quatre œuvres graphiques réunies pour la première fois sous forme de livre, The Game.
Originellement parues dans Hara-Kiri entre 1968 et 1970, à la suite de la mythique Pravda la Survireuse, The Game, She and the Green Hairs, Carashi! et Marsha Bronson ont en partage un humour noir, des couleurs acides et le goût bien connu de l’auteur de Rock Dreams pour l’hybridation et le mélange des genres totalement assumé. Photomontage, collage, dessin pur, ou collision éclatante de techniques disparates, chaque œuvre témoigne d’une innovation graphique différente. Sous l’influence de tous les arts, le cinéma en tête, la bande dessinée devient ici un un extraordinaire laboratoire d’expérimentations plastiques.
Oniriques et féroces, ces “cosmiques trips” ont captivé une génération d’artistes, à l’image de Federico Fellini, qui voyait dans l’œuvre de Guy Peellaert « la littérature de l’intelligence, de l’imagination et du romantisme ».
The Game, Histoires 1968-1970, Éditions Prairial, 29 €
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