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Méto, un univers impitoyable conditionné

Anticipation, secrets, discipline, formation, conditionnement, un monde de rigueur et d’obscurantisme dans lequel est enfermé une soixantaine d’enfants qui doivent obéir sous peine de disparaître. Méto a été écrit par Yves Grevet et adapté par Lylian au scénario (Le Révérend). Au dessin c’est Nesmo, très efficace, qui avait obtenu le Prix du Festival de Sérignan et des couleurs de Christian Lerolle. Un univers carcéral, steam punk, une usine, mais d’où viennent ces enfants et pourquoi les forment on ? Angoissant et remarquablement construit.

Des enfants aux prénoms latins, Marcus, Quintus, Claudius, Rémus. Ils dorment dans des lits en bois fragiles, presque à leur taille. Ils sont surveillés par des créatures en lourde combinaison qu’on ne doit pas regarder. Méto enfreint cet ordre quand elles viennent se saisir de Quintus. Ils sont coupés du monde, 64 enfants. Tous les jours c’est le même programme, les mêmes vêtements. Il sont dirigés par les César autoritaires. On confie le jeune Crassus à Méto. Il doit lui apprendre les règles du lieu et si il dérape Méto sera puni. Crassus doit copier tout ce que fait Méto pendant un mois. Du sports, des piqures qui ralentissent la croissance, se nourrir en cadence. Il y a un seul endroit dans la maison où on peut voir le ciel. Les enfants portent des ceintures en papier de couleurs différentes selon l’âge. Méto est l’un des plus grands. Des tournées de gifles collectives pour punition et dormir sans bouger pour ne pas abimer son lit. On leur apprend à nourrir le bétail, semer des céréales. Mais Crassus veut retrouver le manteau qu’il portait à son arrivée. Les ennuis commencent.

Un jeu à la Rollerball où on se sert de sa bouche pour saisir la balle, des passages secrets, des pyjamas rayés comme dans les camps de concentration, une sorte de fantôme et une seule envie, s’évader pour le héros, Méto. On est saisi par l’ambiance des lieux, par la froideur de ce système dont on se rend bien compte qu’il abrite un mystère. Des survivants ou des captifs ? Violent mais un récit très bien calibré dont on attend la suite et qui pousse à se plonger dans les romans de Grevet.

Méto, Tome 1, La Maison, Glénat, 16,90 €

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