Une vraie découverte le premier tome de Grandville de Bryan Talbot puis ensuite le tome 2. Cette uchronie policière chez Delirium est un vrai plaisir, inventif, efficace, à l’humour délicatement noir. Des animaux sur fond d’anthropomorphisme avec l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard, un blaireau finaud, que l’on retrouve dans ce tome 3, Bête noire flanqué de son adjoint Ratzi, petit rat efficace. Ils dérapent parfois mais pour la bonne cause. Dans ce nouvel épisode un coup d’état se prépare contre un gouvernement trop social et anticolonialiste de la France.
Deux cents ans plus tôt, pour rappel, Napoléon a battu l’Angleterre, l’a annexée, mais ses successeurs ont été obligé de lui donner une certaine indépendance. La France est elle aussi touchée par de lourds changements, a viré Napoléon XII et est gouvernée par le Conseil Révolutionnaire. Ce que ne supporte pas le richissime baron Aristote Krapaud qui prépare un putsch. A Londres LeBrock et Ratzi mettent au point un code gestuel pour communiquer en cas de danger. Son commissaire lui apprend qu’il a été doublé au poste d’inspecteur principal par Stoatson. Alors qu’un Français veut le rencontrer, l’inspecteur Rocher de Paris. Il a une sale affaire sur les bras, la mort d’un peintre célèbre, Gustave Corbeau. Corbeau s’était fait attaquer dans la rue et mis sous protection mais il a été retrouvé assassiné dans son atelier fermé de l’intérieur, poignardé, le téléphone en main. LeBrock décide d’aller à Paris sur les lieux du crime. Des détails interpellent l’inspecteur dont un système d’envoi de pneumatiques. Un autre artiste Auguste Rodent pourrait bien être un suspect potentiel car il va terminer l’œuvre très bien payée. LeBrock se fait passer pour un journaliste pendant que Ratzi hante Montmartre et ses cafés louches où les artistes se rassemblent.
Une belle digression aussi sur l’art, de Lautrec, de la nouvelle vague que soutient le méchant Krapaud. Et LeBrock retrouve dans un atelier où elle pose nue une vieille connaissance, Billie. Des robots remettent en état les rue de Paris. Où il semble se passer de drôles de choses. Les meurtres pourraient bien se poursuivre. Les décors sont époustouflants d’un Paris steampunk superbe, Belle Époque et Art Nouveau mélangés. Des élections, de la politique, des lézards tueurs et un clone de Mortimer qui ne fait pas de vieux os, immigration, le Radeau de la Méduse, cet épisode est un vrai feu d’artifice que Talbot mène de main et d’esprit de maître. Il signe en fin d’album un dossier de commentaires et graphique. Avec Bryan Talbot il faut aussi savoir lire entre les lignes et son dessin qui épinglent nos travers. Merci Delirium.
Grandville Bête Noire, Delirium, 22 €
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