Et les voilà les trois auteurs parmi lesquels sera élu par ses pairs le Grand Prix d’Angoulême 2018 en ouverture du 45e Festival International du 25 au 28 janvier prochain. On aura donc Richard Corben (avec un petit faible), Emmanuel Guibert le Français de l’étape qui remplace Manu Larcenet dans le trio 2017 et le retour de Chris Ware déjà là l’an dernier pour un second passage façon rattrapage. Le deuxième tour se déroulera du mercredi 17 janvier au dimanche 21 janvier (à minuit), avec le même collège de votants : à savoir tout auteur ou autrice de bande dessinée professionnel, quelle que soit sa nationalité, dont les œuvres sont traduites, en français et diffusées dans l’espace francophone et ayant participé au premier tour est admis à voter pour l’élection du nouveau Grand Prix. Le vote s’effectue sous forme électronique, uniquement accessible aux autrices et aux auteurs, via le site dédié.
Le nom du nouveau Grand Prix sera annoncé le mercredi 24 janvier 2018 (autour de 18h) lors de la cérémonie d’ouverture de la 45e édition du Festival à l’Alpha – Médiathèque de GrandAngoulême.
A l’issu du premier tour de l’élection du Grand Prix 2018, qui s’est déroulé du lundi 8 janvier au samedi 13 janvier (à minuit) et qui a fédéré la participation de 1230 autrices et auteurs, les trois auteurs plébiscités pour concourir au second tour, sont, par ordre alphabétique Richard Corben, Emmanuel Guibert et Chris Ware. On dira qu’en toute logique mais en restant prudent ce devrait être Chris Ware sinon il aura un côté Poulidor de l’étape, éternel second pour ceux qui se souviennent du nom. Poulidor n’est pas un auteur de BD. On ne sait jamais. On en a vu d’autres.
Richard Corben
Reste aussi Richard Corben, un vrai poids-lourd au talent infernal dont voici transmise par le Festival la biographie :
Né en 1940 à Anderson, dans le Missouri (États-Unis), Richard Corben propose plusieurs histoires dans des magazines underground avant d’être engagé chez Warren Publishing, où il va devenir célèbre pour ses illustrations horrifiques et de science-fiction. Corben sera l’un des grands contributeurs des magazines Creepy, Eerie et Vampirella. Son style ultra-réaliste et son utilisation de la couleur à l’aérographe le rendent emblématique de la nouvelle génération d’auteurs indépendants de la scène américaine – il est repéré en France par Métal Hurlant, qui publiera son travail et le rendra populaire auprès du public francophone. Den, Vic & Blood, Mondes Mutants, ou encore ses adaptations des nouvelles d’Égard Allan Poe, font de lui une icône de la contre-culture et de la science-fiction. Corben collabore aujourd’hui avec les grands groupes d’édition comme DC/Vertigo, Marvel ou Dark Horse, et on retrouve son trait inimitable au sommaire de Luke Cage, the Punisher, Hulk ou encore Hellboy. (A noter l’excellent travail des éditions Delirium sur la diffusion de son œuvre).
Emmanuel Guibert
Emmanuel Guibert est dans la course. La Guerre d’Alan est son grand œuvre sans oublier Le Photographe bien sûr :
Né en 1964 à Paris (France), Emmanuel Guibert débute sa carrière avec une œuvre exigeante sur la montée du nazisme, Brune, qui lui prendra sept ans de travail. Au contact de ses camarades de l’atelier des Vosges, il décide de changer de technique et publie, entre 2000 et 2008, une série de planches inspirées par les souvenirs de son ami Alan Ingram Cope, La Guerre d’Alan. Fort de ce succès critique et commercial, il continue dans cette veine inspirée de vies avec Le Photographe, d’après des entretiens avec Didier Lefèvre, qui reçoit un Prix Essentiels du Festival en 2007. Grand technicien, reconnu par ses pairs comme un dessinateur innovant et précurseur, Guibert est également un scénariste prolifique. Il crée avec Joann Sfar Les Olives noires, La Fille du professeur et Sardine de l’espace, ainsi qu’Ariol, avec Marc Boutavant, et ces deux dernières séries jeunesse vont mettre en lumière ses talents de conteur et de narrateur. Il est lauréat 2017 du Prix Goscinny.
Chris Ware
Né en 1967 à Omaha (États-Unis), Chris Ware est publié très tôt dans RAW, la revue d’avant-garde d’Art Spiegelman et Françoise Mouly. Il entame au début des années 1990 une œuvre d’envergure avec la série des Acme Novelty, vraie-fausse revue à la forme et à la pagination changeante qui installe les personnages bientôt fameux de l’auteur : Quimby the Mouse, Rusty Brown et surtout Jimmy Corrigan. Tous se démarquent par leur timidité, par leur fragilité et par l’empathie immédiate qu’ils suscitent chez le lecteur… Depuis 25 ans, c’est ainsi une œuvre originale, qui oscille entre une douce mélancolie et une profonde tristesse, que propose Chris Ware, s’attachant toujours à regarder au microscope le quotidien de ses personnages et leurs gestes les plus dérisoires. Par ailleurs, ses livres se distinguent par leur générosité, avec un graphisme immédiatement reconnaissable et une fabrication soignée. La force et la densité de cette œuvre n’ont jamais échappé à la critique. Salué à chaque nouvelle parution, Chris Ware a reçu de très nombreux prix, dont 28 Harvey Awards et 22 Eisner Awards. L’auteur publie en 2012 le remarqué Building Stories, un livre-objet impressionnant constitué d’une quinzaine de livres de formats divers pouvant être lus dans un ordre choisi par le lecteur – ce dernier livre a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival d’Angoulême en 2013.
Résultat le 24 janvier au soir.
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