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Bleu à la lumière du jour, déroutant, fascinant

Un des gros avantages de la BD est la découverte de titres novateurs, à la limite de l’expérimental, intelligents ou surprenants, artistiques. Avec Bleu à la lumière du jour on est dans un cas de figure qui rassemble ces critères et plus encore. Borja Gonzalez a conçu, créé un conte inattendu dont le graphisme est sûrement la part la plus porteuse, inventive, créatrice. Mais il ne serait rien si il n’avait su raconter une histoire déroutante cependant qui flirte avec le fantastique et des princesses qui attendent le retour de leur Barbe-Bleue. On ajoutera que le dessin est proche de certains auteurs illustrateurs des années trente. A chacun de se faire une idée sur le sujet avec une certitude, on ne peut rester indifférent à cette balade noire en bleu qu’il faut absolument accompagner jusqu’à la dernière planche. A noter que Borja Gonzalez avait signé une belle pépite avec déjà une Matilde, Nuit couleur larme. Sortie le 18 août.

Un château sous la lune, des cavaliers surgis de la nuit, et une jeune femme en cape qui s’éloigne, visage vierge. Près d’un arbre énorme elle rencontre un oiseau bleu à qui elle confie qu’elle cherche la sortie de la forêt. Elle le suit dans des paysages sombres et lugubres. Jusqu’à un escalier au bord d’un cours d’eau. Elle s’y plonge et disparait pour en ressortir. Elle revient trempée au château toujours accompagné par l’oiseau bleu et où la reçoit un curieux personnage à la tête énorme. Matilde c’est son nom est apostrophé par une autre femme qui découvre qu’elle est blessée et lui retire un morceau de verre de la jambe tout en la giflant. Un enfant Manuel la rejoint et lui crache une plume bleue au visage. Toute la famille est rassemblée. Matilde est très fatiguée. Teresa l’aide à se laver et à se changer. Soudain Teresa se retrouve dans la forêt.

Les dialogues sont ponctuées d’insultes modernes qui n’apportent pas grand-chose. On se perd allègrement mais joyeusement dans cet album que l’on va avant tout considérer comme un livre d’images autant réaliste que surréaliste à la Buñuel. De superbes pages pleines, des femmes indépendantes ou qui voudraient l’être. Mystère et à chacun d’interpréter cette histoire à sa façon. Ou pas sur 184 pages ce qui est de la gourmandise si l’on peut dire.

Bleu à la lumière du jour, Dargaud, 21,50 €

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