En mai 1940 l’armée française est en déroute pulvérisée par les chars, une infanterie et une aviation allemande toute puissante. Les Anglais ne veulent pas être pris au piège et transforment le port de Dunkerque en plate-forme d’évacuation pour leurs troupes afin de mieux poursuivre le combat dans leur île. Les Français vont aussi profiter du passage mais avant il faudra rejoindre Dunkerque et surtout empêcher les Allemands de prendre la ville. La collection Champs d’Honneur a choisi Dunkerque comme sujet de son nouvel épisode à travers le destin de deux soldats français que tout oppose et qui pourtant finiront par avoir le même objectif, résister. Thierry Gloris au scénario, Ramón Marcos au dessin et Dimitri Fogolin aux couleurs retracent en détail cet épisode oublié qui a en fait changé le cours de la guerre.
Les panzers allemands sont à l’offensive en mai 40. Teyssier, communiste convaincu, est chauffeur remplaçant sur un char Renault. Quand le pilote est blessé, c’est à lui de prendre les commandes sous les ordres d’un caporal, Morel, bien décidé à se battre jusqu’au bout. Commence alors des combats inégaux mais meurtriers et les Français tiennent le front. Quand les autres chars de l’escadron sont détruits, Morel et Teyssier se replient. Le train qui transporte leur Renault est bombardé. Teyssier sauve la vie de Morel. Ils vont se joindre à l’exode des civils et tenter d’échapper aux Allemands pour atteindre Dunkerque où ils découvrent qu’on est en train d’évacuer les troupes alliées.
Ceux qui n’ont pas vue le célèbre film Week-end à Zuydcoote avec Belmondo vont découvrir comment avec des bateaux de tout calibre et sous les bombes, les Anglais sauveront 340 000 soldats anglais et 120 000 français en mai 1940. L’Angleterre pouvait ainsi se préparer à une tentative d’invasion d’Hitler. Pour les Français beaucoup rentrèrent en France. Les autres deviendront les premiers Français Libres après l’appel du 18 juin. Gloris a choisi a juste titre deux hommes au caractère, aux origines et aux engagement politiques différents. En 1939, la France n’est pas partie au combat comme en 14. Mais ce ne fut pas la cause de la défaite. Armée mal équipée, aux chefs incompétents et restés sur une guerre de position, la France a été balayée par les Allemands . Reste ce qui a toujours sauvé le pays, la capacité à s’unir pour résister et continuer le combat. Un épisode d’action mais qu’il faut lire aussi comme une page d’Histoire importante de la France, sans oublier le pragmatisme anglais qui s’exercera aussi plus dramatiquement cette fois contre la France à Mers el-Kébir. Mais c’est une autre histoire.
Dunkerque, Champs d’honneur, Delcourt, 15,50 €
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