Il y a un petit côté Quai d’Orsay dans cette chronique de la vie sentimentale et politique du président de la République. Un compliment car Renaud Dély, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, et le Montpelliérain Aurel au dessin sont allés au bout d’une BD enquête complexe mais riche, dure et parfois drôle. L’accession au pouvoir de François Hollande ne peut être séparée de sa vie privée. Et qui ne pouvait le rester. On n’est pas impunément le mari de Ségolène Royal, ministre reconnu par François Mitterrand puis candidate malheureuse à l’élection présidentielle en 2007. Ségolène avait un avenir devant elle, François plutôt derrière lui. Mais voila, l’Histoire a parfois des rebondissements imprévisibles qui peuvent avoir pour cadre une chambre d’hôtel du Sofitel de New-York.
Ségolène Royal n’est pas du style à se laisser marcher sur les pieds où à ne pas se battre. En face d’elle, on le sait, une journaliste, Valérie Trierweiler, intelligente et amoureuse de son François qui va le coacher. Dély reprend par le menu la vie politique du couple Ségolène-François tout au long de ces dernières années ponctuée par quelques dates de la République placées à l’extérieur des planches.
Hollande n’est pas un méchant, une évidence. On le sent à travers les pages, tendre, sentimental, et explosant de bonheur avec sa Valérie. L’amour fou avec bisou sur les lèvres le soir de son élection. Jusqu’à un certain point, celui du sms vengeur de Valérie qui allait gêner et faire perdre l’élection de Ségolène à La Rochelle. Comédie, tragédie, vaudeville, toutes les formes de théâtre se retrouvent dans ce combat de femmes.
Avant d’en arriver là, la guerre était franchement ouverte entre elles. Hollande avait quand même besoin de sa Ségolène et éviter de ne pas se mettre ses propres enfants à dos. Finalement, dans sa vie sentimentale Hollande est aussi normal que n’importe qui. Pas hussard à la Sarkozy, non simplement amoureux. Quand on lit les dialogues de Dély on se demande où s’arrête le compte-rendu et commence le roman. Pas mal justement qu’on y croit (et pour cause) à ces assauts verbaux, ces vacheries et cette lutte intestine de deux femmes pour le pouvoir, le bonheur, le gentil François ? Allez savoir. Aurel qui avait déjà signé avec Dely Sarkozy et ses femmes puis Sarkozy et les riches doit préférer Valérie à Ségolène pas vraiment gâtée par son crayon.
Hollande et ses 2 femmes, Glénat, 15,50 €
Articles similaires