Après le fantastique avec Wisher il y a déjà quelques années puis aussi avec Kriss de Valnor dans Les Mondes de Thorgal, Guilo de Vita passe au western. Il a repris avec Manfredi au scénario le personnage de Tex Willer dans Montana. Willer a été l’un des fleurons de la BD italienne des années cinquante. Un dessin qui fait rêver ou réaliste, De Vita a un coup de crayon imposant. Dans ce western aux paysages tourmentés il excelle. Voici quelques archives pour revenir sur ses débuts où De Vita parle de son travail.
Dans Wisher, avec Sébastien Latour au scénario et Giulio De Vita au dessin, le démarrage sur les chapeaux de roue. Un beau gosse aux pouvoirs étranges magouille dans les faux tableaux. Il a aux trousses des tueurs british en diable, chapeau melon sur la tête, qui font le vide autour de lui. Londres est le cadre de ce polar fantastique qui, comme le souhaitait De Vita « a bénéficié de toutes les influences qui m’ont nourries, de la BD franco-belge aux comics américains. Je suis une vraie éponge à images ». De Vita a créé en toute indépendance son Wisher, un djinn qui s’ignore et que le monde des trolls tente de protéger de la trahison des fées manipulées par les humains. Son dessin est superbe, réaliste et pétillant. L’histoire fonctionne à merveille car parfaitement dosée. De Vita sait associer réalisme pur et dur à la fantaisie. Pas de fausses notes et des rebondissements scénaristiques en pagaille appuyés sur un tour demain étonnant : « J’ai de l’espace pour m’exprimer. Je suis capable d’adapter n’importe quelle histoire. Et il y a des passerelles aussi entre BD et télé. Vous verrez. Souvenez-vous du Prisonnier ou d’Amicalement vôtre ». Résultat, on ne décroche pas un instant de ce premier tome qui voit Merlin débouler à la dernière case. (Une intégrale a depuis été publiée au Lombard).
Wisher, Tome 1, Nigel, Le Lombard, 15 €
Thorgal se décline et Kriss revient
Thorgal a fait des petits. La série mère avec Rosinski au dessin et Yves Sente au scénario, après Van Hamme, a donné le jour à une petite fille. Kriss de Valnor est l’héroïne. On la croyait morte, et bien non. Comme Kriss s’est rachetée en se sacrifiant, les dieux lui offrent une nouvelle vie. Sur cette base, le premier album, Je n’oublie rien, dévoile les origines de Kriss. Au dessin, c’est De Vita, dont on avait beaucoup aimé Wisher, qui prend le crayon avec beaucoup de réussite. Sente continue à décliner le scénario sans complications et sans surprises majeures. Il devrait y avoir d’autres naissances éditoriales dans la famille. Les Mondes de Thorgal n’ont pas fini de nous étonner et de nous entraîner dans des aventures multiples.
Les Mondes de Thorgal, Kriss de Valnor, Tome 1, Je n’oublie rien ! Le Lombard, 11,95 €