Autant en emporte le vent, ou presque. On est dans le Sud profond, la guerre de Sécession n’a pas encore commencé et il s’en passe de drôles dans la plantation de White Plain. On y fouette et on pend allègrement des Noirs, le contre-maître et la patronne ont des rapports ambigus et les enfants sont de futurs tortionnaires. Rien de bien nouveau sous la pénombre des bayous mais il faut reconnaître que Édouard Chevais-Deighton a largement chargé son scénario en péripéties variées. Il a entre autre le mérite de ne pas baisser de rythme au fil des pages. Les Maîtres de White Plain sont dans la lignée des Cutlass ou autre saga sudiste. Le dessin est de Antoine Giner-Belmonte aux bonnes envolées graphiques qui ne demandent qu’à se peaufiner.
On fouette un Noir dans la plantation et deux jeunes Blancs, Pete, fils du régisseur Cutler, et Charles, fils du propriétaire de White Plain, assistent au spectacle. Sa mère semble se préoccuper du sort d’un jeune esclave Moïse. Son mari devenu alcoolique, Henri, espère être élu sénateur alors que les abolitionnistes du Nord se manifestent de plus en plus. Charles est raciste dans l’âme et il surprend sa mère avec Cutler. Il s’attaque aussi à Moïse qu’il tente de pendre. On doit amputer Moïse. Charles part en pension en prévenant sa mère qu’il reviendra pour découvrir ce qui la lie au jeune Noir. Charles devient officier à Westpoint.
Une vraie teigne le Charles. Son copain Pete n’est pas mieux. On attend avec impatience que dans le second tome ils aient un sort funeste. Charles va croiser un autre disjoncté, le futur général Custer qui lui finira percé de flèches. Toute la petite famille a des secrets qui vont remonter à la surface et faire des dégâts. Tout ceci finira mal et ça en prend déjà le départ dans ce premier volet. Mais on n’est pas vraiment étonné. D’accord ce n’est pas Charlier et Giraud mais quand même, il y a de bons points dans ce western sudiste.
Les Maîtres de White Plain, Tome 1, Liens de haine, Grand Angle, 13,90 €
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