C’est devenu une expression courante. C’est la Bérézina ! Ou comment se trouver dans une situation désespérée. L’origine en est la bataille du même nom en 1812. Napoléon qui se croyait victorieux à Moscou se heurte à la volonté russe de ne pas accepter un traité avec la France et pratique la fameuse politique de la terre brûlée. Napoléon et son armée sont pris au piège moscovite. Tiré du roman de Patrick Rambaud, adapté par Frédéric Richaud et dessiné de façon très réaliste par Iván Gil, Bérézina raconte bien avant Waterloo la fin d’un règne.
Quand il arrive à Moscou sans se battre vraiment, harcelé à la tête d’une armée épuisée et affamée, Napoléon est sûre de lui. Le Tsar va négocier. Dans Moscou personne. L’armée s’installe comme le capitaine d’Herbigny et retrouve des Français, comédiens ou libraires, seuls à être restés dans la ville déserte et vidée de ses réserves de nourriture. Soudain des incendies se déclarent un peu partout. Moscou est en flammes. Napoléon doit ordonner d’évacuer et chercher l’ennemi.
On a souvent comparé la prise de Moscou par Napoléon à l’offensive menée par Hitler. La différence réside dans la défense par les Russes de la ville certes évacuée mais jamais investie par les Allemands. En 1812 les Russes ont épuisé les Français et livré Moscou telle une coquille vide. Commence alors la retraite et des batailles perdues dont la Bérézina. La Grande Armée sera exsangue. La partie romanesque de cette adaptation fourmille de personnages forts en gueule, ambigus ou sympathiques. La grande Histoire a rejoint la petite sur la Bérézina pour un récit accrocheur et haut en couleur.
Bérézina, T1 L’incendie, Dupuis, 15,50 €
Articles similaires