Il aurait été difficile de la laisser passer, de ne pas en parler de cette monographie de William Vance. Les souvenirs d’abord avec Bob Morane qu’on dévorait aussi en Marabout Junior, sacré Ombre Jaune, ou Bruno Brazil dans Tintin. Ramiro un peu moins, et puis il y a eu XIII la surprise qui éclate dès le premier album conseillé à sa sortie par un libraire traditionnel brillant à Montpellier, Jean Debernard, fou de BD. Et on avait attendu la suite, le 2, avec impatience. Enfin pour causes journalistiques la réalité, la première rencontre avec Vance presque incognito dans une petite pizzéria nîmoise en compagnie de son épouse Petra, une entrevue presque confidentielle parce que j’avais décidé de publier XIII au quotidien dans Midi Libre (tous les XIII passeront), ce dont il nous a toujours été reconnaissant.
Nos chemins se sont souvent rencontrés comme à Alès pour un festival en compagnie de Pratt et jusqu’à sa disparition où on avait fait peu de quelque temps avant une interview par téléphone depuis l’Espagne. Autre raison c’est Patrick Gaumer qui signe cette bible de 408 pages exhaustive. Il fallait avoir son talent pour arriver à faire de cette monographie une sorte de roman palpitant d’une vie scandée par la BD. Ah oui, on n’a pas cité Bruce J. Hawker auquel Vance tenait beaucoup mais que XIII a évincé. Histoire d’une vie de l’un des plus attachants, sincères, amical auteur de BD, c’est parti et offrez vous le pour Noël, Vance par Gaumer c’est un vrai cadeau.
Yves Schlirf ouvre le bal et rappelle les conditions de l’écriture de cette monographie décidée au moment où Vance tombe malade. Yves Schlirf est un monsieur que l’on ne peut pas ne pas aimer, un sensible au regard amical pétillant, un de ceux qui font notre vraie BD. Vance c’est aussi un gentil, un type bien. Les deux tombent d’accord, Yves Schlirf a appris son métier d’éditeur avec William Vance, ils feront un dernier livre ensemble et Patrick Gaumer gérera les interviews de Vance, les heures d’enregistrement dont il va avoir besoin pour ce Vance, tout Vance ou rien. Photos d’enfance, auto-portrait dessiné, clichés de jeunesse avec Petra, Gaumer assure la chronologie Vance, de son enfance naissance en 1935 en Belgique, la guerre, la mort de son petit frère, ses premiers illustrés, les grands auteurs américains. La pub ensuite pour commencer sa carrière précoce après de de solides études à l’Académie des Beaux Arts. Le service militaire, Shell et Petra la femme de sa vie, deux timides amoureux. Direction le journal Tintin, début des années soixante. Ses personnages vont peu à peu se mettre en place.
Brazil. le dandy aux cheveux blancs, Howard Flynn (Vance aime la mer et la Marine à voiles), Ringo, Bob Morane de Vernes avec son fidèle ami Bill Ballantines, la vie de Vance ne sera pas pour autant un long fleuve tranquille. Ramiro commence au début des années 70 en même temps que Bob Morane, Bruce J. Hawker et XIII dont Van Hamme a emprunté les bases de l’intrigue à La Mémoire dans la peau de Ludlum. Ce dont il se défendit longtemps. Peu importe car avec XIII, au moins pour disons les huit premiers albums il crée avec le dessin incomparable de Vance une série mythique. XIII aura été le Graal de William Vance mais sans lui XIII n’aurait pas été XIII. Succès tardif pour un auteur humble, touchant et lire ces textes recueillis par Gaumer (quel travail remarquable) apporte une émotion sincère à la mémoire d’un homme honnête, un grand monsieur. Une monographie d’exception.
Monographie William Vance, Dargaud, 45 €
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