Un second titre tout autant émouvant que Le Plongeon qui traite aussi de ces parents, grands-parents qui n’ont d’autre choix que d’aller finir leur vie en maison de retraite. Avec le très touchant roman graphique de Alix Garin, c’est le rapport à la perte de mémoire d’une personne âgée face à l’amour de sa petite-fille pour qui elle est tout depuis l’enfance. Ne m’oublie pas, par son seul titre, annonce le drame qui, pourtant, sera teinté d’espoir même précaire. Grand-mère et petite-fille vont aller voir la mer envers et contre tout. Un long voyage, le dernier peut-être, un coup de cœur et un pied-de-nez à un destin implacable et injuste. Alix Garin apporte une sensibilité à fleur de peau en travaillant aussi sur la personnalité de Constance, petite-fille qui a été malmenée par la vie et va tenter de se retrouver. On reste sur l’humour, le trait délicat, simple, vivant de ce délicat hommage à ce que ne devrait pas être une fin de vie.
Constance, dont la mère et une généraliste surbookée, se prépare à passer le concours d’entrée à l’école nationale de théâtre. Quand elle apprend qu’une fois de plus sa grand-mère a fugué de sa maison de retraite. Ce qui devient compliqué à gérer car Mamy développe un Alzheimer. Marie-Louise, la Mamy, veut partir retrouver ses parents qui doivent s’inquiéter de son absence. Clémence qu’elle a pratiquement élevé, est catastrophée. De passage dans la maison familiale délaissée elle se souvient de ses bons moments de gamine avec ses grands-parents. Elle sait que sa Mamy ne sortira jamais vivante de là où elle est. Elle décide de partir avec elle, l’embarque pour son dernier voyage et la ramener voir sa maison, celle de sa propre enfance. Commence alors un road-movie aux conséquences lourdes et aux péripéties compliquées auxquelles Clémence ne s’attendait pas.
A la fois de la tendresse, de la bonne humeur, de la nostalgie celle de notre propre enfance qui s’éloigne dont on garde des images de bonheur parfait, une fiction car même si Alix Garin a été confronté à un cas familial elle n’a pas enlevé sa Mamy, Clémence croit en ce qu’elle fait. Elle a raison. Est-ce que la vieillesse nous gène, nous fait peur, nous renvoie notre propre image dans un avenir qui approche ? Tout est là. Comment assumer, apprivoiser cette fuite en avant ? Grâce à l’amour des nôtres et c’est en cela que Ne m’oublie pas est important. Une ballade ultime pour se retrouver tout en se disant au-revoir, Alix Garin a beaucoup de talent, subtile et spontanée. On aimera la suivre dans ses prochains ouvrages.
Ne m’oublie pas, Le Lombard, 22,50 €
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