Le cinéma dans tous ses états, à ses débuts, à l’apogée du muet peu de temps avant que le parlant ne révolutionne le jeu des acteurs en envoyant les stars d’hier à la retraite, c’est la trame de ce diptyque. Dans La Parole du muet, un bon géant et une danseuse nue vont faire cause commune, cinématographique bien sûr. Laurent Galandon, excellent scénariste entre autres de Quand souffle le vent (Dargaud), et Frédéric Blier au dessin (Amère patrie) tracent un portrait enlevé d’une époque passionnante.
Célestin est clerc et fils de notaire. Ce qui n’est déjà pas simple à vivre. Grand géant débonnaire et romantique, il a une passion, le cinéma, et quand il retrouve Anatole Fortevoix projectionniste inspiré et patron d’une petite salle de quartier, il part de chez lui pour aller travailler avec lui. Célestin veut devenir réalisateur. Anatole lui avoue que pour ne pas faire faillite il projette aussi des films érotiques. Célestin flashe sur une jeune stripteaseuse qui apparait dans le film. Il n’aura désormais de cesse de la retrouver. Elle se prénomme Constance et a un secret. Il se lie aussi d’amitié avec un accessoiriste qui maîtrise à la perfection la caméra. Célestin va proposer ses scénarios aux grandes maisons de productions.
Le duo Célestin-Constance est charmant avec en toile de fond la méchant de service. Le couple veut « vivre son rêve plutôt que de rêver sa vie ». On attend la suite en sachant qu’il y a un mystère chez Constance qu’il faut découvrir et qui apporte du sel à l’histoire. Le dessin est agréable, léger et donne un côté feuilleton à l’ensemble, un petit air de cinéma des années trente dont la couverture est le départ, ce qui est parfait. Un cahier sur l’invention et les premiers pas du cinéma termine l’album.
La Parole du muet T1, Le géant et l’effeuilleuse, Grand Angle, 13,90 €
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