Une œuvre que l’on pourrait qualifier d’autobiographique et de règlement de compte avec l’enfance. Violent Cases est aussi une œuvre noire, psychologiquement lourde et qui a même le goût du thriller, du suspense. Neil Gaiman est le scénariste, le narrateur. Dave McKean a mis en images son récit avec force, implication et investissement. Les deux auteurs sont au plus haut du palmarès de leur profession. C’est le premier titre issu de leur collaboration. Violent Cases peut être qualifié de classique.
Tout commence le jour où comme beaucoup d’autres enfants, un petit garçon de quatre ans a le bras ou le coude démis par son père qui le tire vers sa chambre. On est en Angleterre et pour le soigner son père l’amène chez un vieil ostéopathe. L’homme aurait soigné Al Capone à Chicago. Une curieuse relation va se mettre en place entre la gamin et son médecin qui va lui raconter comment il avait fini par avoir emprise sur le roi des gangsters. Son père ne croit pas ou ne veut pas le croire. Relations complexes dans la famille. L’ostéopathe se souvient comment Capone n’a pas compris les risques d’inculpation pour fraude fiscale et comment il se débarrassait de ses ennemis.
De la réalité au fantasme, ou se cache la vérité ? Qui ment, qui enjolive le vrai ? Un enfant se raconte des histoires ou est le simple réceptacle de ce qu’on lui raconte mais alors comment restitue-t-il ce vécu ? On suit pas à pas dans Violent Cases une montée en puissance de ces phénomènes . On y croit en fait et on sent aussi que le narrateur est mal dans sa peau, qu’il faudra bien plus tard qu’il règle ses comptes avec son père et son enfance. Hormis l’histoire, c’est le dessin qui impressionne, ses noirs, ses hachures, ses gris, les inclusions photos. Un voyage au bout de la nuit, de l’imaginaire.
Violent Cases, Urban Comics, 14 €
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