Il passe de mains en mains, ou de crayons en crayons, Gai-Luron. On avait salué son retour trente ans après Gotlib avec Fabcaro au scénario et Pixel Vengeur au dessin. Ils s’étaient bien appropriés l’animal. Pour le tome 2 Frédéric Felder avait remplacé Fabcaro mais Pixel a fait de la résistance. Et pour le tome 3 qui va montrer toutes les carences informatiques de ce brave Gai-Luron complètement 2.0, Sti fait ses débuts à l’écriture et Amouriq au dessin. Cela ne ferait-il pas un peu trop pour le canin bipède ? On va vous le dire de suite.
Il commence en force Gai-Luron et a des difficultés à bander son arc. Il se prend pour Guillaume Tell et ce sont les pneus du facteur qui chargent. Et puis il a décidé avec Jujube d’installer une piscine, un plongeoir mais il ne sait pas viser l’abruti sympathique. Une grosse crêpe. Ils vont découvrir le petit rectangle qui parle et trouver dans l’encyclopédie papier en trois cents tomes que c’est un portable. Ben oui, damned. Plus branché du tout le Gai-Luron, plein de TGV de retard. Il est persuadé, une voyante le lui a dit, qu’avec son comparse ils vont devenir des rois de la BD. Belle-Lurette est, elle, dans la modernité, montre GPS au poignet. En fait Gai-Luron est un ringard. Alors pourquoi pas Gai-Lurman et concurrencer Batman ? Il va tout essayer le bougre, l’hoverboard compris.
Il a des états d’âme et on le comprend. La fin d’une époque ça fait mal même en se relookant. Côté vocabulaire, idem il est paumé mais veut bien s’y mettre. Tiens au fait, page 27 il parle de la canicule, c’est d’actualité, et ses conseils vont presque tuer Jujube qui par contre pourra bénéficier à l’hôpital d’une chambre climatisée. Bon, allez, on ferme. Le dessin de Amouriq est très familial. On a changé de registre et de public potentiel. Après tout pourquoi pas, c’est sympa mais verbeux. Mais pour les nostalgiques de Gotlib c’était Fabcaro qui tenait la corde. A voir si il ne vaudrait mieux pas de lui assurer une retraite bien méritée à ce gentil Gai-Luron.
Articles similaires